Ce cours explore la culture d’un point de vue sociologique, et en particulier la manière dont la culture influence les comportements individuels. À travers des concepts psychanalytiques et des études anthropologiques, notamment celles de Margaret Mead, nous examinerons comment la culture se distingue de la nature et façonne les rôles sociaux. Nous analyserons également l’impact de la culture dans le contexte de l’entreprise et discuterons des critiques adressées au monolithisme culturel. Mais avant tout cela, partir de la théorie de Freud peut être intéressante pour comprendre les enjeux autour de la culture.
La Tripartition Freudienne
Le modèle freudien de la psyché humaine se divise en trois parties : le moi, le surmoi et le ça. Le « moi » représente l’identité consciente et rationnelle de l’individu. Le « surmoi » incarne l’intériorisation des normes sociales et morales, agissant comme un juge ou une conscience morale. Enfin, le « ça » symbolise les instincts primitifs et les désirs inconscients. Cette tripartition illustre comment l’individu navigue entre ses pulsions innées et les exigences de la société.
La Culture et Son Influence sur l’Individu
La culture englobe l’ensemble des influences extérieures qui façonnent l’individu, se distinguant ainsi de la nature. Elle résulte d’un processus d’apprentissage et de socialisation, et est caractéristique d’une société donnée. Structurée en un tout cohérent, elle peut toutefois évoluer avec le temps. Enfin, la culture sert principalement à adapter les comportements individuels à l’ordre global de la société. Les culturalistes sont des théoriciens qui étudient et analysent la culture comme un ensemble structuré d’influences et de pratiques qui façonnent les comportements, les croyances et les valeurs des individus au sein d’une société, mettant de fait en évidence l’état stabilisé de ces cultures.
Les Études de Margaret Mead sur la sexualité et les mœurs en Océanie
Margaret Mead, dans son ouvrage « Mœurs et Sexualité en Océanie », démontre que les rôles et les comportements associés aux sexes varient grandement selon les sociétés. Par exemple, dans certaines tribus montagnardes, la solidarité entre hommes et femmes est très avancée, avec une forte coopération. En revanche, dans les tribus des plaines, où la vie quotidienne est plus facile, les relations entre les sexes sont moins différenciées et peuvent inclure des expressions de jalousie et de colère.
Mead souligne également que la division du travail est souvent basée sur le sexe. Dans certaines tribus, les hommes et les femmes accomplissent des tâches distinctes. Cette division peut même conférer aux femmes une certaine domination économique lorsque leurs tâches sont particulièrement valorisées. Ainsi, la différence entre les sexes n’est pas un fait de nature, mais une construction sociale et culturelle. La manière dont cette différence est perçue et vécue varie donc en fonction des contextes culturels.
Monolithisme et Déterminisme Culturel
Dans le contexte de l’entreprise, bien que la rationalité soit prégnante, la culture des différents pays se manifeste également à travers l’organisation. Par exemple, dans les entreprises françaises, il est important d’accomplir son devoir, d’être honorable et d’obtenir du mérite. En revanche, dans les entreprises américaines, on observe plutôt une morale de l’universel, axée sur des principes universels et une approche plus standardisée.
Un reproche souvent adressé aux culturalistes est la vision monolithique et déterministe de la culture. En effet, on peut se demander si tous les membres d’une même société, comme les Français, partagent réellement une culture homogène. Il est possible d’identifier des sous-espaces culturels distincts, notamment en ce qui concerne les attitudes envers le travail et les loisirs; ainsi, les individus ne sont pas de simples répliques d’une culture homogène. Ils possèdent une diversité de comportements et de perceptions, ce qui remet en question l’idée d’un déterminisme culturel strict.
En conclusion, l’individu est façonné par une interaction complexe entre ses instincts innés et les influences culturelles. La culture, en tant qu’élément structurant de la société, joue un rôle crucial dans l’adaptation des comportements individuels à l’ordre global, mais elle n’est ni monolithique ni immuable. Elle est sujette à des variations et des évolutions, reflétant la diversité et la complexité des expériences humaines.