Nous avons choisi de traduire THE UBIQUITOUS NETWORK SOCIETY par ce terme un peu obscur de Société au réseau omniprésent.
Ubiquitous signifie en effet : « Present, appearing, or found everywhere. ».
Plusieurs articles sont parus comportant ce terme comme ceux de T. Murakami, « Ubiquitous Society in Japan » ou encore J. S. Youm « Ubiquitous Society Experiences in Korea ».
L’article qui nous intéresse aujourd’hui est celui de Mr. dr. Bart W. Schermer, professeur à l’université de Leiden (Pays-Bas) sur la vie privée et la surveillance dans une société au réseau omniprésent.
Mr. dr. Bart W. Schermer explique que nous sommes passés d’une société industrielle en une société de l’information en à peine 30 ans.
D’après Wooldridge, 5 tendances se sont dessinées avec l’avènement de l’ordinateur : « ubiquity, interconnection, intelligence, delegation, and human-orientation« .
Pour Mark Weiser, « Les technologies les plus profondes sont celles qui disparaissent. Elles se confondent avec la vie de tous les jours jusqu’à ne plus pouvoir en être distinguées. »
Omniprésence des technologies
La distinction entre sphère privée et sphère publique sera de plus en plus floue, à mesure que l’omniprésence des technologies avance.
Dans la société au réseau omniprésent, des technologies telles que Radio Frequency Identification (RFID), Near Field Communication (NFC), 2D matrix codes contribuent à l’internet des objets.
Avec l’intelligence artificielle, l’interactivité dans notre monde est augmentée grâce à la technologie, et en répondant à nos souhaits et nos désirs.
Un concept est développé par Mr. dr. Bart W. Schermer, celui de Mondes miroirs. Ce sont des reflets de notre monde physique augmentés de l’information. Un exemple en est Google Earth. Ces mondes miroirs nous permettent de mieux comprendre notre réalité, ce qui est autour de nous.
La réalité augmentée enfin vient rendre ces informations disponibles en les superposant à notre monde physique.
Les dangers
Mr. dr. Bart W. Schermer
Jeremy Bentham, un philosophe, a imaginé en 1791 le Panopticon, un nouveau système de punition. Les détenus sont alors scrutés et observés dans leurs moindres faits et gestes. Ils n’ont aucune sphère privée. Panopticon veut en effet dire en grec un lieu partout observable. Il y a deux risques : la discipline directe, et la discipline indirecte. Concernant cette discipline indirecte, Foucault remarquait que l’exercice dans les faits de l’autorité n’était plus nécessaire, puisque les détenus se savaient toujours observés. Les détenus se disciplinent donc eux-mêmes.
On peut faire un parallèle avec ce qui se produit en ce moment, dans la multiplication des caméras de surveillance.
Un autre danger est le manque de transparence. Dans une Société au réseau omniprésent, il sera de plus en plus difficile de distinguer qui a accès aux données, ainsi que pourquoi et comment ces données sont utilisées.
Encore un autre danger réside dans la discrimation numérique. Comme les êtres humains ne peuvent pas gérer l’intégralité des informations qui leur sont présentées, ils devront se concentrer sur un filtre opéré par la machine. Ce filtre laissera de côté des informations qui pourraient être importantes, et compter sur la machine pour faire la part des informations utiles pourrait être plus préjudiciables que si l’on avait agi sans l’aide de ces machines.
En outre, les faux négatifs et les faux positifs. Les faux positifs sont par exemple ces personnes qui seront identifiées à tort comme causant du tort. Même avec un taux de 99%, il reste 1% de faux positifs et c’est tout à fait conséquent à l’échelle d’un pays ou du monde. Par ailleurs, les faux négatifs arriveront lorsque les terroristes ou malfaiteurs emploiront des nouvelles méthodes, qui n’avaient pas été considérées auparavant. Ceux-ci savent en effet innover.
La vie privée est également importante depuis probablement la naissance de l’humanité. Les traditions et les tabous créent une séparation entre sphère privée et sphère publique.
Conclusion
Il s’agira de repenser la vie privée. Les technologies promises par la société au réseau omniprésent simplifiront grandement nos vies. Mais elles ne sont pas sans danger.