Montesquieu est un penseur politique majeur du 18e siècle, connu pour sa théorie de la séparation des pouvoirs. Dans son œuvre la plus célèbre, L’Esprit des lois, il défend l’idée selon laquelle la monarchie peut être un système de gouvernement efficace s’il est encadrée par des institutions et des lois qui limitent les pouvoirs du roi. Dans cet article, nous examinerons un autre aspect de la pensée de Montesquieu sur la monarchie et son impact sur la politique moderne.
Dans le chapitre XI de son ouvrage De l’Esprit des lois, Montesquieu compare le gouvernement monarchique et le gouvernement despotique.
Pour Montesquieu, qui intitule ce chapitre « De l’excellence du gouvernement monarchique », il est clair que le gouvernement monarchique est meilleur que le gouvernement despotique.
C’est notamment la stabilité du régime monarchique qui est un atout, comme Montesquieu l’écrit :
Le gouvernement monarchique à un grand avantage sur le despotique. Comme il est de sa nature qu’il y ait sous le prince plusieurs ordres qui tiennent à la constitution, l’État est plus fixe, la constitution plus inébranlable, la personne de ceux qui gouvernent plus assurée.
C’est dans ce contexte que Montesquieu nous explique en quoi les notions de guerres civiles et de révolutions sont inversées selon le régime en place, toujours au chapitre XI.
Aussi toutes nos histoires sont-elles pleines de guerres civiles sans révolutions; celles des États despotiques sont pleines de révolutions sans guerres civiles.
Par ces mots, Montesquieu associe les révolutions au gouvernement despotique.
À l’époque, le mot Révolution trouve sa signification par analogie avec la santé, elle-même dérivée de l’astronomie. La 4e édition du Dictionnaire de l’Académie française (1762) précise en effet :
On appelle Révolution d’humeurs, Un mouvement extraordinaire dans les humeurs, qui altère la santé. Il se dit aussi figurément Du changement qui arrive dans les affaires publiques, dans les choses du monde.