L’ouvrage étudié au concours Sciences Po Grenoble 2018, que vous pouvez vous procurer ici, est une lettre adressée par Ta-Nehisi Coates à son fils de 15 ans. Il y est question des Noirs, et de leur place dans la société américaine.
→ La révolte noire – Histoire populaire de la société des Etats-Unis après 1945
Résumé I (Une colère noire : Lettre à mon fils – Ta-Nehisi Coates)
Ta-Nehisi Coates commence sa lettre par un mot, « Fils,« . Son fils a alors 15 ans.
Il lui fait part de cette interview qu’il a donné pour une émission diffusée depuis Washington. La présentatrice veut savoir pourquoi :
j’affirmais que le progrès de l’Amérique blanche – ou plutôt le progrès de ces Américains qui se croient blancs, de ces croyants – était fondé sur le pillage et sur la violence
Une colère noire : Lettre à mon fils – Ta-Nehisi Coates
L’auteur parle en effet à la 1ère personne puisqu’il s’agit d’une lettre.
Et Ta-Nehisi Coates de pointer du doigt les trahisons de la démocratie en Amérique : « la torture, le vol et l’esclavage. ».
Le problème réside non pas dans le fait que le peuple ne gouvernait pas les Etats-Unis, mais que de ce peuple était exclue une certaine partie de la population.
La race naît du racisme, et non le contraire.
Une colère noire : Lettre à mon fils – Ta-Nehisi Coates
Ta-Nehisi Coates remarque que les dégâts surviennent lorsque on ne se contente plus de constater des différences, mais qu’on établit une hiérarchie dans ces différences, telles que la couleur de la peau.
Ta-Nehisi Coates évoque de manière émouvante toutes les formes de torture qui ont été infligées aux personnes « différentes ». Il critique le fait que l’Amérique se croit « grande », « exceptionnelle » et meilleure rempart contre les barbares. Mais elle ne comprend pas qu’elle a ses propres défauts.
L’auteur liste encore les personnes qui se sont fait tuées récemment, et dont l’histoire n’a pas échappée à son fils, – du moins si son fils n’en est pas conscient, il tient à le rappeler pour les lecteurs, parce qu’il sait qu’il va être lu par d’autres personnes.
Il est question encore de corps, thème très important dans cet ouvrage, lorsque Ta-Nehisi Coates parle de « détruire ton corps » ou encore lorsqu’il évoque les différentes disciplines qui « finissent tous par s’abattre sur le corps avec une violence inouïe« .
les services de police de ton pays ont été dotés du pouvoir de détruire ton corps.
Une colère noire : Lettre à mon fils – Ta-Nehisi Coates
Mais la journaliste à la fin de l’émission lui parle encore de « l’espoir », et Ta-Nehisi Coates devient triste : il n’a pas réussi à se faire comprendre.
comment vivre avec un corps noir dans un pays perdu dans le Rêve
Une colère noire : Lettre à mon fils – Ta-Nehisi Coates
L’auteur s’en prend un peu plus à la grandiloquence de l’Amérique :
l’Amérique se perçoit comme l’oeuvre de Dieu, mais le corps noir est la preuve manifeste qu’elle n’est que la création de l’homme
Une colère noire : Lettre à mon fils – Ta-Nehisi Coates
Un autre thème évoqué par Ta-Nehisi Coates est la peur. La peur entourait les Noirs, ils vivaient avec la peur. Ta-Nehisi Coates enchaîne les anecdotes où la peur surgit, des anecdotes tristes, qui font état des violences contre les Noirs.
Cette peur est aussi affaire de « quartiers« . La socio-géographie est importante pour comprendre les menaces présentes dans les communautés Noires, qui « constituaient un monde à part« .
Deux mondes se font face en Amérique : le monde des Noirs, et l’autre monde, « où les enfants ne craignaient pas constamment pour leur corps« .
Or, c’est une injustice criante pour Ta-Nehisi Coates. Cela lui fait aussi de la peine quand son fils a grandi différemment, et n’a plus la conscience aussi aiguisée de cette injustice.
C’est là que nous sommes très différents toi et moi. Ces anciennes règles te sont certes un peu familières, mais elles ne sont pas aussi essentielles pour toi qu’elles l’étaient pour moi.
Une colère noire : Lettre à mon fils – Ta-Nehisi Coates
Ta-Nehisi Coates a développé des réflexes de « survie ». Saluer respectueusement, éviter les quartiers dangereux, etc. Quand il se faisait accoster, il se mettait en garde, ou fuyait avant de revenir avec de quoi répondre.
Pour autant, il n’a pour projet de faire de son fils un dur, ou de lui apprendre la « street crédibilité », parce qu’il n’a pas de nostalgie pour cette époque.
La rue n’était pas le seul problème : il y avait aussi celui de l’école. Pour l’école, Ta-Nehisi Coates garde plus de rancœur.
Le monde n’avait pas de temps à perdre avec l’enfance des filles et des façons noirs. Comment l’école l’aurait-elle eu ?
Une colère noire : Lettre à mon fils – Ta-Nehisi Coates
Et l’auteur de le ramener à la question du corps : pourquoi le libre arbitre a pour « revers l’agression qu’on fait subir à nos corps » ?
Ta-Nehisi Coates n’était pas croyant, car ses parents non plus.
J’en suis venu à considérer la rue et l’école comme les deux bras d’un même monstre.
Une colère noire : Lettre à mon fils – Ta-Nehisi Coates
Ta-Nehisi Coates a commencé à remettre en question l’histoire qu’on lui enseignait. Il était plein de questions. Il parle de ses « ancêtre » : « Nat Turner, Harriet Tubman, Nanny, Cudjoe, Malcolm X ».
Pour Ta-Nehisi Coates, la Mecque était l’université Howard. Qu’est-ce que La Mecque ?
La Mecque, elle, est une machine, conçue pour récupérer et concentrer l’énergie sombre de tous les peuples africains afin de l’injecter directement dans le corps des étudiants.
Une colère noire : Lettre à mon fils – Ta-Nehisi Coates
La diaspora noire, proche du pouvoir, était réunie à la Mecque.
Ta-Nehisi Coates en appelle à une histoire nouvelle. Racontée par le prisme de la lutte des Noirs. Sa Bible, c’était The Destruction of Black Civilization de Chancellor Williams, raconte-t-il encore. C’est encore à Howard qu’il rencontre « l’oncle Ben », l’oncle de son fils, qui est devenu un « compagnon de route pour la vie« .
Mais l’histoire que veut se créer Ta-Nehisi Coates est vouée à l’échec, c’est ce que lui font comprendre les professeurs d’histoire à Howard.
ils considéraient que leur devoir était de me défendre contre l’illusion d’une histoire transformée en arme. Ils avaient déjà vu passer tant de malcolmistes.
Une colère noire : Lettre à mon fils – Ta-Nehisi Coates
Ta-Nehisi Coates est tombé amoureux de deux femmes, une Californienne, et « une autre fille » qui « allait des femmes aux hommes« , « qui dormait avec qui elle voulait, déclarant par là même au monde entier qu’elle était maîtresse de son corps« . Puis il est tombé une dernière fois, de la mère de son fils.
Elle et moi n’avons jamais rien planifié – même pas toi.
Une colère noire : Lettre à mon fils – Ta-Nehisi Coates
Ta-Nehisi Coates avait quitté « La Mecque » sans diplôme, et vivait de son métier précaire : auteur indépendant.
La Lutte est inscrite en toi, Samori – tu portes le nom de Samory Touré, qui a lutté contre les colonisateurs français pour le droit de jouir de son propre corps noir.
Une colère noire : Lettre à mon fils – Ta-Nehisi Coates
Résumé II (Une colère noire : Lettre à mon fils – Ta-Nehisi Coates)
Subissant un contrôle de police, Ta-Nehisi Coates a peur. Lorsqu’il apprend dans le journal plus tard que la police a encore tué un Noir, il se dit que ç’aurait pu être lui.
Un véritable choc prend l’auteur lorsqu’il apprend que Prince Carmen Jones est mort, de la main d’un policier. La famille se rend à ses funérailles.
Ils se rendent à New-York peu avant le 11 septembre 2001. Ce n’était pas des temps que Ta-Nehisi Coates juge heureux, lorsqu’ils vivaient à Brooklyn. Il était constamment sur ses gardes, mal à l’aise lorsqu’il se promenait.
Si Ta-Nehisi Coates n’avait pas de moyen matériel, il était entouré, il « était aimé ».
L’auteur décrit New York. Puis il en vient à parler d’un certain été, et de la guerre de Sécession.
Au début de la guerre de Sécession, nos corps volés valaient quatre milliards de dollars, plus que toute l’industrie américaine, tous les chemins de fer américains (…) Nos corps ont été enchaînés par les premiers présidents.
Une colère noire : Lettre à mon fils – Ta-Nehisi Coates
L’auteur pointe du doigt le récit qui est fait de la guerre de Sécession : l’esclavage y est présenté trop favorablement. « Ce mensonge de la guerre de Sécession est le mensonge de l’innocence ; c’est le Rêve ».