Les arcana imperii : ces secrets des empires, sont impitoyablement mis en scène dans le Tartuffe de Molière.
La duplicité, l’hypocrisie, sont les ressorts utilisés pour cette pièce de théâtre.
Nous vous recommandons à ce sujet l’article de Ronan Y. Chalmin, intitulé Arcana Imperii : Coup et secret d’État dans Le Tartuffe de Molière.
En science politique, on retrouve ce phénomène sous l’écriture de Machiavel. Pour Machiavel, un élément important du souverain, « le Prince », est de savoir feindre et dissimuler. C’est ainsi qu’il écrit dans son oeuvre principale éponyme :
« le plus heureux est toujours celui qui sait le mieux se couvrir de la peau du renard. Le point est de bien jouer son rôle, et de savoir à propos feindre et dissimuler. Et les hommes sont si simples et si faibles que celui qui veut tromper trouve aisément des dupes. »
Machiavel dans cette citation appelle clairement le Prince à savoir dissimuler ses expressions, ses intérêts, ses moyens et ses objectifs. C’est « se couvrir de la peau du renard » de façon imagée.
Il prend pour acquis un fait intéressant : l’homme du peuple est simple et faible, c’est-à-dire qu’il est crédule. C’est avec cette fragilité qu’il faut jouer, de sorte que le souverain puisse en tirer un profit maximum.
Ce principe est résumé dans la formule inspirée : « Qui nescit dissimulari nescit regnare », ce qui veut dire « Qui ne sait pas dissimuler ne sait pas régner. »
Machiavel est mort à Florence en 1527. Ayant exercer des fonctions pour la république florentine, il passa une majeure partie de sa vie à comprendre les mécanismes du pouvoir, notamment en s’inspirant de l’histoire.