Michel Foucault dans un entretien qui remonte à 1977 déclare :
une peur a hanté la seconde moitié du XVIIIe siècle: c’est l’espace sombre, l’écran d’obscurité qui fait obstacle à l’entière visibilité des choses, des gens, des vérités. Dissoudre les fragments de nuit qui s’opposent à la lumière, faire qu’il n’y ait plus d’espace sombre dans la société, démolir ces chambres noires où se fomentent l’arbitraire politique, les caprices du monarque, les superstitions religieuses, les complots des tyrans et des prêtres, les illusions de l’ignorance, les épidémies
M. Foucault, « L’œil du pouvoir », in Dits et écrits II, 1976-1988, Paris, Gallimard, 2001
Cela montre encore que les Lumières, de la moitié du XVIIIe siècle, tenaient pour ennemi le secret dans plusieurs de ses formes, et notamment la forme politique. Du moins d’après l’analyse qu’en fait Michel Foucault (1929-1984).