Avant de lire cette liste, assurez-vous d’avoir bien vu :
- Les livres les plus importants à lire avant de mourir 1/5
- LISTE 2 – Les livres les plus importants à lire avant de mourir 2/5
- LISTE 3 – Les livres les plus importants à lire avant de mourir 3/5
Maintenant, place aux ouvrages écrits entre 1938 et 1980 qui méritent leur place dans notre sélection des livres que toute personne doit avoir lus dans sa vie.
- Kressmann Taylor – Inconnu à cette adresse – 1938 : roman épistolaire, il se situe au moment de la seconde Guerre mondiale. Si vous pouvez vous ennuyer en le parcourant, la fin est tellement exceptionnelle qu’elle mérite la lecture. Vous serez époustouflés par ce revirement de situation, et vous ne regretterez pas d’avoir ouvert ce livre. En plus, il se lit assez rapidement puisqu’il est plutôt court.
- Jean-Paul Sartre – La Nausée – 1938 : roman philosophique, qui a valu à Sartre sa célébrité. A la base, il se veut purement philosophique ; mais progressivement, Sartre a changé d’idée et l’a voulu comme roman. Existentialisme et histoire transpercent cet ouvrage.
- John Steinbeck – Les Raisins de la colère – 1939 : prix Pulitzer en 1940, Steinbeck dépeint avec une force incroyable la Grande Dépression. Un film en a été tiré, qui a gagné deux oscars.
- Agatha Christie – And Then There Were None – 1939 : les Dix petits nègres est un prodige du roman policier. Il incarne véritablement le mot suspens. Vous serez scotché à votre livre tant vous aurez envie de connaître la fin, qui d’ailleurs est l’occasion d’un dénouement extrêmement bien trouvé. Agatha Christie maîtrise l’art du roman policier comme personne. Vous connaissez sans doute l’histoire : dix personnages sont tués un à un sur une île. Qui restera-t-il, qui est le meurtrier ? Le poème qui suit le récit et qui prophétise la mort de chacun semble inéluctable. Arriveront-ils à en sortir ? C’est-à-dire, arriveront-ils tout simplement à s’en sortir ?
- Albert Camus – L’Étranger – 1942 : « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. » Le style d’Albert Camus est très simple, sans aucune fioriture, et donc efficace. Sur le fond, c’est la philosophie d’Albert Camus qui est en jeu : la philosophie de l’absurde. L’Etranger se lit assez rapidement et a été classé à la 1re place du classement français établi en 1999 des 100 meilleurs livres du XXe siècle.
- Antoine de Saint-Exupéry – Le Petit Prince – 1943 : Vous pouvez lire cette œuvre à tout âge, peu importe votre niveau de maturité. Car il y a plusieurs lectures à ce conte, et un fond philosophique très fort. Le Petit Prince est un des livres les plus traduits dans le monde. C’est bien simple, presque tous les pays de la planète en sont tombés amoureux. Alors lisez-le avec votre cœur, et la réflexion viendra spontanément. L’humanisme du Petit Prince vous touchera nécessairement.
- Albert Camus – La Peste – 1947 : un rat mort, puis plusieurs rats morts, puis de nombreux rats morts. Et bientôt, des êtres humains. La peste est un fléau, qui frappe en l’occurrence l’Algérie française. Vous pouvez y lire également sous un angle historique cette maladie comme la peste brune, qui représente l’avancée des nazis : «La Peste, dont j’ai voulu qu’elle se lise sur plusieurs portées, a cependant comme contenu évident la lutte de la résistance européenne contre le nazisme» dit Camus.
- Primo Levi – Si c’est un homme – 1947 : il faut avoir le cœur fort pour arriver au bout de cet ouvrage. Il raconte en effet la survie de Primo Levi dans un camp d’extermination lors de la Seconde Guerre mondiale. Les conditions sont tellement atroces, le mal est si puissant, qu’on ne sort pas indemne de cette lecture. D’autant qu’il s’agit d’une autobiographie, et à ce titre est encore plus réaliste, pour le meilleur et surtout pour le pire. Le devoir de mémoire est une évidence, il l’est encore plus après avoir lu un tel ouvrage. Plus jamais ça. Jamais.
- George Orwell – Nineteen Eighty-Four – 1949 : Ce livre, intitulé 1984, est une des meilleures œuvres de science fiction qui ait jamais vu le jour. Il est si pertinent et visionnaire que vous rougirez à sa lecture, tant la fiction semble rejoindre votre réalité. La formule clé, «Big Brother is watching you», annonce le thème : un système totalitaire, où tout est contrôlé jusqu’à l’extrême.
- Simone de Beauvoir – Le Deuxième Sexe – 1949 : Quand existentialisme et phénoménologie se mêle au féminisme. Tout le monde est responsable : les femmes, comme les hommes. L’ouvrage s’est répandu dans le monde comme une étoile féministe. Traduit dans de nombreuses langues, les millions de lecteurs du Deuxième sexe n’ont pas été déçus par la culture encyclopédique de l’auteur.
- C. S. Lewis – The Lion, the Witch and the Wardrobe – 1950 : une plongée dans l’univers fantastique de Lewis, qui prend pour cadre général le monde de Narnia. Mais nous vous conseillons la lecture de ce deuxième opus, qui est le plus représentatif et le plus brillant de la saga. Certains y voient des références christiques. C’est que le lion de Narnia ressemble à s’y méprendre au message de salut du Christ. Mais l’imagination de Lewis est encore plus large que cela, et vous serez emportés dans ce savant mélange de culture légendaire.
- Journal – Anne Frank – 1950 : On ne présente plus le journal d’Anne Frank. Jeune fille juive cachée à Amsterdam, et qui connaîtra un destin tragique, puisqu’elle mourra de maladie dans un camp de concentration. La force émotionnelle de ce journal intime, réside dans son essence autobiographique, tristement autobiographique. Vous pourrez compléter la lecture de ce livre en visitant la maison-musée qui lui est dévolue à Amsterdam.
- J. D. Salinger – The Catcher in the Rye – 1951 : L’Attrape-cœurs s’est vendu plus de 60 millions de foi. C’est un hit. Critiqué pour ses thèmes, qui incluent la prostitution, la sexualité, l’école, et pour son style, trop familier, il n’en reste pas moins un incontournable. En plus, il a quelque chose de drôle, par cette liberté de ton de l’auteur.
- Ernest Hemingway – Le Vieil Homme et la Mer – 1952 : Hemingway a connu tragédie sur tragédie tout au long de sa vie. Ses œuvres sont restées célèbres, et parmi elles, le Vieil Homme et la Mer. Le sujet est simple : c’est le combat d’un homme contre un marlin, ou plus philosophique, de l’humanité contre la nature. Le roman est très court, et il se lit par conséquent rapidement, si bien qu’on hésiterait à l’appeler une nouvelle.
- Eugène Ionesco – La Cantatrice chauve – 1952 : l’absurdité est le mot qui caractériserait le mieux cette pièce de Ionesco. Il n’y a qu’à voir comment Ionesco a eu l’idée de cette pièce : il était fasciné par l’enchaînement illogique de phrases de la méthode d’apprentissage Assimil en anglais. Préparez-vous à ne pas tout comprendre, mais à aimer curieusement cette pièce.
- En attendant Godot – Samuel Beckett – 1952 : Vladimir et Estragon vont vous transporter dans l’absurdité, qui est encore une fois le maître mot de cette pièce de théâtre. Ils attendent Godot. Mais qui est Godot ? On ne le sait pas, et peut-être ne le saurons-nous jamais. Pour tromper l’ennui, les deux compères trouvent toutes sortes de divertissement. Mais il reste qu’ils attendent Gaudot.
- J. R. R. Tolkien – The Lord of the rings – 1954-1955 : épique, fantastique, extraordinaire… Tout le monde connaît cette série de Tolkien, qui a donné lieu à des films qui ont marqué l’histoire du cinéma. Les thèmes philosophiques, outre l’histoire que l’on peut prendre au premier degré, sont très nombreux. C’est pourquoi la série a été tant commentée. Tolkien le décrit comme un conte pour adulte. C’est bien ce qu’il est. La fantasy y atteint un sommet.
- Claude Lévi-Strauss – Tristes Tropiques – 1955 : l’ethnologie est une discipline trop ignorée, et qui vous fascinera dès que vous ouvrirez ce livre de Lévi-Strauss. Celui-ci compile ses souvenirs et ses pensées issues de ses voyages, et pourtant il affirme : « Je hais les voyages et les explorateurs ». Il interroge en effet plutôt sur la civilisation.
- René Goscinny et Albert Uderzo – Astérix le Gaulois – 1959 : seule bande dessinée de cette liste des livres à lire avant de mourir, Astérix a été sélectionné parce qu’il symbolise l’art de la BD porté à son excellence. Truffée de références, l’œuvre se sert d’une intrigue simple : un village de Gaulois qui résiste aux Romains, pour raconter avec humour la vie humaine. C’est la bande dessinée européenne la plus vendue dans le monde.
- Raymond Queneau – Zazie dans le métro – 1959 : Zazie découvre Paris. Elle a un objectif : voir le métro. Y arrivera-t-elle ? Les thèmes : l’identité, la vérité, l’homosexualité, le travail, l’amitié, le tourisme…
- Harper Lee – To Kill a Mockingbird – 1960 : le livre a pour décor la ségrégation en Amérique sudiste. On peut le rapprocher d’un thriller, mais il est surtout un roman d’apprentissage. Il a donné lieu à une adaptation au cinéma qui a eu un énorme succès, comme le livre.
- Gabriel García Márquez – Cien años de soledad (Cent ans de solitude) – 1967 : il s’agit de l’histoire de la famille Buendía, qui doit vivre selon la prophétie cent ans de solitude. Ils connaîtront les guerres, le succès, la chute. Le livre a été traduit dans 35 langues. Les thèmes sont la solitude, comme le titre l’indique, mais aussi la frontière entre fiction et réalité, l’inceste.
- Albert Cohen – Belle du Seigneur – 1968 : « chef-d’œuvre absolu » d’après Joseph Kessel, il est question de l’histoire d’amour morbide entre Ariane et Solal. Sur le plan politique, la Société des Nations est vigoureusement critiquée, mais avec humour.
- Alexandre Soljenitsyne – L’Archipel du Goulag – 1974 : 227 témoignages de prisonniers ont composé ce livre. Nous sommes bien dans l’Union soviétique, et son système de travail forcé. « Ce livre ne contient ni personnages ni événements inventés. Hommes et lieux y sont désignés sous leurs vrais noms. » d’après les propres mots de l’auteur. Il faut le lire pour comprendre l’atrocité de ce système, au sein duquel on trouve les tribunaux expéditifs, l’arbitraire, la mort.
- Umberto Eco – Le Nom de la rose – 1980 : un film célèbre est sorti de ce livre. C’est un roman policier médiéval. Tout commence par un suicide, dont on se demande rapidement s’il s’agit vraiment d’un suicide ? Le décor est celui d’une abbaye. Dans cette abbaye, un lieu secret : la bibliothèque. Ce lieu représente le savoir, l’ouverture au monde, la lutte contre l’obscurantisme.
Merci pour cette liste qui est passionnante.
Quelques titres que j’aurais ajouté :
-Arthur Rimbaud – Une saison en enfer – 1873 ( la force de la prose de Rimbaud, le désespoir absolu);
-Antoine de Saint Exupéry – Terre des Hommes – 1939
-Ernesto Sabato – Héros et tombes – ( original : Sobre heroes y tumbas / en espagnol – 1961 ) un roman sur le sens de la vie, sur la solitude, et étrangement dominé par une société toute puissante – celle des aveugles- qui domine le monde ( complotisme) . Camus admirait beaucoup cette œuvre.
-Michel Tournier – Les limbes du Pacifique – 1967 Gallimard
-Jean Raspail – le camp de saints – 1973 ( roman prémonitoire sur le problème de l’immigration en Europe)
Bonjour Géraldine,
Merci beaucoup pour ces recommandations qui sont très pertinentes. Votre commentaire aidera les autres lecteurs à trouver de nouveaux ouvrages, alors merci encore !
Bonne journée,
L’équipe Intégrer Sciences Po