Les notions de sciences politiques à maîtriser dans tous les cas

Pour les concours Sciences Po, ou pour d’autres examens de sciences politiques, vous serez interrogés sur vos connaissances en théorie de la politique. Une épreuve comme les Questions contemporaines du concours commun des Sciences Po, par exemple, fera nécessairement appel à votre maîtrise d’une des notions suivantes. Prenez donc bien soin de mettre cet article en favori pour y revenir plus tard, car vous aurez absolument besoin d’être au clair sur ces concepts de sciences politiques le jour du concours ou de l’examen. Voici les notions clés qui seront examinées ici :

  1. Société
  2. Pouvoir
  3. Souveraineté
  4. État
  5. Nation
  6. République
  7. Gouvernement
  8. Droit
  9. Loi

Cette liste pourrait être élargie, mais si vous maîtrisez déjà ces notions, vous êtes sûrs de partir avec une longueur d’avance par rapport à tous les autres candidats. Bonne lecture !

Société

Le terme « société » provient du latin socius, signifiant « compagnon », lui-même dérivé de cumpanem, « celui qui partage le pain ». Vivre en société, c’est vivre en compagnie, dans un réseau d’alliances et d’associations, ce qui suppose une coordination et une subordination, souvent sous forme de hiérarchie. Aristote, dans sa célèbre affirmation, déclare que « l’homme est un animal politique ». Pour lui, pour que les individus puissent s’entendre, ils doivent s’écouter et se comprendre mutuellement.

La société se distingue radicalement de la solitude, que Thomas Hobbes décrit comme une « guerre de chacun contre tous ». Il condamne sévèrement tout ce qui compromet le vivre ensemble, car cela détruit la vie en communauté. Les humains, incapables de vivre isolés, ont besoin de la société car le lien qui unit les individus est leur intérêt à vivre ensemble. Les lois politiques et culturelles dans une société sont des constructions artificielles et peuvent être violées par ceux qui les ont instituées, marquant chaque société par une contingence radicale, c’est-à-dire la possibilité que quelque chose arrive ou n’arrive pas.

Il n’y a pas de société sans solidarité, laquelle est liée à l’intérêt. On aide quelqu’un parce qu’on a un intérêt à l’aider, comme dans le cas des impôts. La solidarité implique de donner en attendant quelque chose en retour. Dans une société, il existe de multiples communautés, des groupes humains rassemblés par un lien de ressemblance et de communion.

Pouvoir

Thomas Hobbes définit le pouvoir d’un homme par ses moyens présents et quelques biens apparents futurs. Le pouvoir, au sens large, désigne la capacité ou la puissance. Le pouvoir politique, en particulier, se caractérise par la capacité à commander et à se faire obéir. Hobbes distingue également entre potestas, le pouvoir que donne la violence et la force, comme illustré par Achille dans L’Iliade, et auctoritas, l’autorité qui permet de commander sans recourir à la menace physique ou verbale.

Le lien entre auctoritas et augere (augmenter) se retrouve chez les prêtres augures, qui prétendaient dire la parole des dieux, et chez les médecins, qui ont autorité sur leurs patients. On obéit à un médecin parce qu’on le considère supérieur et que ses instructions sont perçues comme bénéfiques. Dans L’Iliade, Agamemnon représente auctoritas tandis qu’Achille incarne potestas. Selon Max Weber, l’autorité est acceptée soit par coutume, par charisme (comme Napoléon ou Obama), soit parce qu’elle semble fondée en raison.

Souveraineté

La souveraineté se manifeste par la capacité à dire le droit, à exécuter le droit et à rendre la justice, incarnant ainsi l’autorité politique suprême. Cette puissance suprême et perpétuelle peut être déférée à un seul homme, qui a alors le droit de commander absolument tout et dont le but est le repos et l’intérêt public. Dans une démocratie, la souveraineté réside dans le peuple, bien que de manière indirecte, puisque l’État agit en tant que délégué du peuple.

Louis XIV illustre cette conception en déclarant que « c’est en ma personne seule que réside l’autorité souveraine dont le caractère propre est l’esprit de conseil, de justice et de raison ». Il ajoute que « c’est à moi seul qu’appartient le pouvoir législatif ».

État

L’État, au sens large, est une organisation politique de base composée de trois couples constitutifs : territoire et frontière, population et peuple, gouvernement et lois. Cette définition neutre varie selon la manière dont les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire sont organisés. Si un seul groupe détient ces trois pouvoirs, cela prend la forme d’une dictature. Le chef d’État est le chef du gouvernement et du peuple, mais n’est pas souverain puisqu’il n’est pas chef d’État à vie et est révocable. Au sens strict, l’État désigne celui qui détient le pouvoir et la souveraineté.

Nation

Ernest Renan définit la nation par la mémoire et la volonté. Une nation est une communauté vivante, unie par la possession commune d’un riche héritage de souvenirs et par la volonté de continuer à faire valoir cet héritage. Cela implique d’avoir des gloires communes dans le passé et une volonté commune dans le présent, assurant ainsi la transmission impérative de cet héritage.

République

La république, dérivée du latin respublica, représente la forme la plus aboutie de démocratie. Toutefois, la démocratie n’est pas nécessairement une république. La république est une forme d’organisation de la société et de l’État dans laquelle le pouvoir appartient à tous et s’exerce, du moins en principe, au bénéfice de tous. C’est une démocratie radicale où le pouvoir doit viser l’intérêt commun du peuple. Pour Kant, la république est un idéal régulateur, un objectif jamais complètement atteignable mais vers lequel on tend.

La république est également source de radicalité, de romantisme et d’idéalisme. Dans une démocratie, l’égalité est primordiale, parfois même plus que la liberté. Être républicain signifie vouloir une démocratie au service du peuple et non au service de la majorité ou de l’idéologie dominante.

Gouvernement

Le gouvernement est au sommet du pouvoir exécutif, chargé de l’exécution des lois et du maintien de la liberté. Sa légitimité dépend de son obéissance au souverain, c’est-à-dire au peuple. Rousseau affirme que « le gouvernement reçoit du souverain les ordres qu’il donne au peuple ». Le peuple décide et obéit, illustrant la relation intrinsèque entre gouvernants et gouvernés.

Droit

Le droit est une possibilité garantie par la loi ou exigée par la conscience, comme le stipule la Déclaration des Droits de l’Homme. Au sens absolu, le droit est l’ensemble des lois qui limitent et garantissent ce qu’un individu peut faire au sein d’une société donnée sans encourir de sanctions et sans que quiconque ne puisse l’en empêcher sans justification légale. Montesquieu définit la liberté publique comme la possibilité de faire ou de ne pas faire ce que la loi n’oblige pas. Le rapport entre droit et devoir est tel que les devoirs existent parce que les autres ont des droits.

Loi

La loi est un énoncé universel et impératif. Il existe des lois de la nature et des lois humaines. Les lois de la nature n’ont pas besoin d’être énoncées pour exister, alors que les lois humaines, voulues par la majorité, sont mises en place pour répondre à un besoin moral et social. Elles diffèrent des lois de la nature par leur nature contingente et leur caractère artificiel.

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