« Tout est double, même la vertu« , prévenait Honoré de Balzac en préface de La Cousine Bette, roman extrait de La Comédie Humaine.
Il ne fut pas le premier à arriver à cette contestation, comme il l’explique lui-même dans l’introduction de son roman.
Les deux esquisses que je vous dédie constituent les deux éternelles faces d’un même fait. Homo duplex, a dit notre grand Buffon, pourquoi ne pas ajouter : Res duplex ? Tout est double, même la vertu. Aussi Molière présente-t-il toujours les deux côtés de tout problème humain ; à son imitation, Diderot écrivit un jour : Ceci n’est pas un conte, le chef-d’œuvre de Diderot peut-être, où il offre la sublime figure de mademoiselle de Lachaux immolée par Gardanne, en regard de celle d’un parfait amant tué par sa maîtresse. Mes deux nouvelles sont donc mises en pendant, comme deux jumeaux de sexe différent. C’est une fantaisie littéraire à laquelle on peut sacrifier une fois, surtout dans un ouvrage où l’on essaie de représenter toutes les formes qui servent de vêtement à la pensée. La plupart des disputes humaines viennent de ce qu’il existe à la fois des savants et des ignorants, constitués de manière à ne jamais voir qu’un seul côté des faits ou des idées ; et chacun de prétendre que la face qu’il a vue est la seule vraie, la seule bonne. Aussi le Livre Saint a-t-il jeté cette prophétique parole : Dieu livra le monde aux discussions. J’avoue que ce seul passage de l’Écriture devrait engager le Saint-Siége à vous donner le gouvernement des deux Chambres pour obéir à cette sentence commentée, en 1814, par l’ordonnance de Louis XVIII.
Extrait de la préface écrite par
Si Balzac dans cet extrait indique « Mes deux nouvelles sont donc mises en pendant, comme deux jumeaux de sexe différent », c’est parce que La Cousine Bette n’est que la première partie, d’un ensemble, qui s’inscrit au sein de la section Les Parents pauvres de La Comédie humaine.
Le Cousin Pons est le nom de la seconde partie.
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→ La Cousine Bette était au programme des prépas scientifiques 2015-2016