L’épicurisme selon Lucrèce.
Lucrèce évoque d’abord le plaisir que l’on ressent à éviter des tourments, puis le plaisir, le bonheur qu’apportent le savoir et la connaissance. Il plaint ces hommes attirés seulement par les richesses et le pouvoir, et qui ne comprennent pas que l’âme n’a besoin que d’une seule chose, l’absence de souci : l’ataraxie.
Extrait d’oeuvre originale
« Sérénité épicurienne » – Lucrèce
Il est doux, quand les vents tourmentent les flots sur la grande mer,
de contempler depuis la terre le grand tourment d’autrui,
non parce qu’il y a un agréable plaisir à voir souffrir quelqu’un
mais parce qu’il est doux de comprendre quelles épreuves on évite soi-même.
Il est doux encore de regarder les grands combats guerriers
se déployer dans les plaines sans prendre part au danger.
Mais rien n’est plus doux que de bien tenir
des positions fortifiées établies par la science sereine des sages
d’où l’on peut contempler les autres hommes
les voir errer en tout sens et chercher en errant le chemin de la vie
rivaliser de talent, lutter pour la célébrité,
travailler nuits et jours
par un remarquable effort à s’élever au comble des richesses et à s’emparer du pouvoir.
Ô pauvres âmes humaines, Ô cœurs aveugles !
Dans quelles ténèbres et dans quel danger
de passer le peu de temps de leur vie quel qu’il soit ! Ne voyez-vous pas
que la nature ne réclame rien d’autre pour elle si ce n’est que
la douleur soit absente et éloignée du corps, et que l’âme
jouisse de sensations agréables, à l’abri des soucis et de la crainte ?
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Aujourd’hui encore, tout est semblable. L’homme est confronté exactement aux mêmes ambitions : chercher la célébrité – exemple des émissions de téléréalité -, la richesse – toujours plus de croissance, plus d’argent -, le pouvoir – se faire élire, contrôler les autres.
Ce comportement dénoncé par Lucrèce apparait donc comme un combat incessant ; il faut retrouver le vrai plaisir – celui d’éviter ces tentations, ces tourments – pour être conduit au vrai bonheur, se laisser éclairé par la science des sages, la garder comme trésor pour ne pas retomber aveugle.