Le structuralisme, défendu par Claude Lévi-Strauss, remet en cause la façon dont la philosophie aborde le sujet.
La pensée structuraliste met à la base de tous les faits un agencement d’éléments, qui mis en relation, forment un tout autonome.
Appliqué à l’homme, le structuralisme le recadre et l’estompe dans le paysage plus dense et important de la nature.
Dans L’Homme nu, Claude Lévi-Strauss écrit :
Le structuralisme réintègre l’homme dans la nature et (…) permet de faire abstraction du sujet – insupportable enfant gâté qui a trop longtemps occupé la scène philosophique, et empêché tout travail sérieux en réclamant une attention exclusive.
Claude Lévi-Strauss,L’Homme nu, 1971.
Lévi-Strauss dénonce ici l’obsession pour le sujet de la part des philosphes et des humains en général. C’est notamment le cas depuis le travail et les découvertes de René Descartes, qui a mis en avant la réalité du moi en tant que « chose pensante » en 1641.
→ Explications du Discours de la méthode – Descartes
Il dénonce également ces philosophes qui sont prêts à tout pour sauvegarder le sujet, comme un être mystérieux et plus élevé que le reste des êtres vivants par leur nature, comme le fait Kant. Ainsi peut-être Kant est-il désigné par Lévi-Strauss entre autres lorsqu’il affirme : « ils préfèrent un sujet sans rationalité à une rationalité sans sujet. » (L’Homme nu, 1971).
Enfin, le structuralisme porte donc un coup fatal à la notion d’homme telle qu’elle était avancée jusque là. Et Claude Lévi-Strauss se permet ces mots dansLa Pensée sauvage, en 1962 :
Les sciences humaines n’ont pas pour but de constituer l’homme, mais de le dissoudre.