Vaut-il mieux appliquer la loi rigoureusement ou prendre en compte les circonstances atténuantes, la légitimité pour quelqu’un de son comportement ? Faut-il préférer l’injustice au désordre ? La justice se réduit-elle au droit ? Un tel dilemme prend une tournure dramatique dans l’oeuvre Antigone de Sophocle.
Dans la tragédie Antigone de Sophocle :
Créon interdit à Antigone d’enterrer son frère, car ce dernier a trahi la cité et s’est rangé avec les ennemis.
Or pour Antigone, il s’agit d’un devoir moral, d’une légitimité divine : elle doit enterrer son frère. Ce qu’elle fait.
Quel comportement doit alors adopter Créon ? Antigone a désobéi à la loi, qui prévoit alors une peine de mort. Antigone est condamnée par Créon à la mort.
La justice transcendante au droit (La justice ne se réduit pas aux lois)
D’un côté, la justice pour Antigone allait au-delà des lois, il s’agissant d’honneur, de devoir moral.
En cela Antigone a une vision de la justice transcendante au loi, qui touche la légitimité.
La justice est l’application du droit : positivisme juridique (La justice se réduit aux lois)
De l’autre côté, la justice pour Créon est de respecter la loi, afin de préserver la paix dans la cité. Si l’on se permet de désobéir à la loi, il risque le désordre, or mieux vaut l’ordre pour la paix et le bien commun.
En cela, Créon a une vision de la justice qui se confond avec le droit : positivisme juridique de Kelsen (le droit est la justice).
De même, Goethe qui préfère l’ordre à la justice, mieux vaut obéir à des lois même injustes.