La justice est-elle morale ou politique ?
Nous étudierons d’abord la justice politique (I), puis la justice morale (II).
Vous trouverez des définitions de la justice, importantes pour savoir de quoi l’on parle, ici.
Une fiche sur la justice et des citations sur la justice sont également disponibles.
La justice politique
La justice entendue comme les institutions d’Etat chargées de trancher est politique.
John Locke (1632-1704) et Montesquieu théorisent la séparation des pouvoirs.
Dans De l’Esprit des lois, XI, 4, Montesquieu déclare en particulier sur la justice :
« Il n’y a point encore de liberté, si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance législative et de l’exécutrice. Si elle était jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la vie et la liberté des citoyens serait arbitraire ; car le juge serait législateur. Si elle était jointe à la puissance exécutrice, le juge pourrait avoir la force d’un oppresseur. »
Il exprime clairement l’importe de la justice come pouvoir indépendant et limité par les contre-pouvoirs législatifs et exécutifs. Il s’agit alors d’une justice politique
Aristote affirmait lui aussi le caractère politique de la justice : « Or la vertu de justice est politique, car la justice introduit un ordre dans la communauté politique, et la justice démarque le juste de l’injuste ». (Les politiques, Livre I, chapitre 2)
La justice morale
La justice est aussi une vertu morale.
Platon qui distingue en effet quatre vertus principales : la sagesse, le courage, la tempérance et la justice. La justice est la plus importante et la plus difficile des quatre pour Platon. (La République, Livre IV)
Aristote établit un autre classement des vertus, au sommet duquel il pose lui aussi la justice. Il définit la vertu comme : « disposition à agir d’une façon délibérée consistant en un juste milieu relative à nous, laquelle est rationnellement déterminée et comme la déterminerait l’homme prudent ». (Livre II, chapitre 6, de l’Ethique à Nicomaque)
Saint Ambroise (vers 340-397), catholique, fixe les quatre vertus cardinales : la tempérance, la prudence, la force et la justice, reprise jusqu’à aujourd’hui par l’église.
Saint Augustin approfondit et définit ces vertus « la justice, l’amour soumis au seul objet aimé, et par suite régnant sur tout le reste avec droiture ». La justice se comprend comme un amour, amour qui est amour de Dieu. « la justice, c’est l’amour ne servant que Dieu seul et par suite régissant avec droiture tout ce qui est soumis à l’homme ».
La vertu de la justice se définit encore comme l’aptitude à restituer chaque chose à la place qui lui convient, à distinguer le bien et le mal, et donc inclut le sens de la mesure : donner ni trop ni pas assez, juste ce qu’il faut.
@Editions du 46 :
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