Max Weber, dans L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme (1904-1905), montre comment le travail est devenu une valeur fondamentale de la religion protestante.
« L’unique moyen de vivre d’une manière agréable à Dieu n’est pas de dépasser la morale de la vie séculière par l’ascèse monastique, mais exclusivement d’accomplir dans le monde les devoirs correspondant à la place que l’existence assigne à l’individu dans la société [Lebensstellung], devoirs qui deviennent ainsi sa « vocation » [Beruf].
Cette idée se développe chez Luther au cours de la première décennie de son activité de réformateur. »
Martin Luther (1483 – 1546) en traduisant la Bible donne au mot Beruf (« travail ») une nouvelle signification : « vocation ». « L’accomplissement dans le monde de la besogne professionnelle est pour lui l’expression extérieure de l’amour du prochain » et par conséquent, le seul moyen de plaire à Dieu est de travailler. Le travail est alors défini comme une vocation de l’homme.
Les croyances et les mythes ont donc forcé les valeurs du travail et la considération des hommes à son égard.
D’après les croyances grecques et latines, le travail est bien un processus nécessaire et douloureux, auquel il est mieux de se dérober en cherchant le loisir.
Les mythes et la religion ont donné au travail une nouvelle dimension, montrant combien le travail peut se révéler bénéfique, par l’aménagement de la nature et comme signe de l’élection divine.
Le travail se définit donc principalement comme une activité susceptible de souffrance, mais ouverte sur des bénéfices, en tant qu’elle modifie la nature, dans son sens le plus large. Comment le travail se confronte-t-il à la nature ? Cette question est l’objet du second chapitre consacré au travail.
Cours sur le travail : Le travail entre mythes et croyances
I. A. Le travail s’oppose au loisir
I. B. L’esclavage pour s’affranchir du travail
II. A. Le travail permet aux hommes de survivre et de progresser