La technique est spécifique à l’homme selon Aristote.
« Les animaux autres que l’homme vivent réduits aux images et aux souvenirs; ils ne participent que faiblement à la connaissance empirique [empeiria], tandis que le genre humain s’élève jusqu’à l’art [technè] et aux raisonnements. » Aristote, Métaphysique, A, 980b-981a
René Descartes dans le Discours de la méthode constate que les connaissances peuvent apporter du bien à l’humanité. Dès lors il s’agit même d’un devoir pour l’homme de faire profiter ses semblables de son travail et de son savoir-faire. Ainsi René Descartes nous invite dans une forme célèbre à nous rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature ».
« Sitôt que j’ai eu acquis quelques notions générales touchant la physique, et que, commençant à les éprouver en diverses difficultés particulières, j’ai remarqué jusques où elles peuvent conduire, et combien elles diffèrent des principes dont on s’est servi jusqu’à présent, j’ai cru que je ne pouvais les tenir cachées sans pécher grandement contre la loi qui nous oblige à procurer, autant qu’il est en nous, le bien général de tous les hommes Car elles mont fait voir qu’il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie, et qu’au lieu de cette philosophie spéculative, qu’on enseigne dans les écoles, on peut en trouver une pratique, par laquelle, connaissant la force et les actions du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. » René Descartes, Discours de la Méthode, partie VI, 1637
Cette volonté de posséder la nature, de la soumettre à la raison, s’oppose à un certain héritage antique qui pose la nature comme environnement idéal, permettant l’harmonie avec les hommes.