Dans les régimes non démocratiques, deux traits principaux peuvent être dégagés :
- les gouvernés et les gouvernants sont implacablement séparés, c’est-à-dire distincts.
- Et surtout, les gouvernants agissent avec la plus grande opacité vis-à-vis des gouvernés.
C’est pourquoi le secret, dans ces régimes, est si important.
Georg Simmel a théorisé cela dansSecret et sociétés secrètes, il y explique :
la clandestinité a toujours fait partie des accessoires du pouvoir aristocratique. Elle exploite d’abord un fait psychologique – l’inconnu, en tant que tel, semble toujours effrayant, puissant, menaçant – en tentant de dissimuler la faiblesse numérique de la classe dirigeante. (…) L’utilisation du secret à l’intérieur du régime aristocratique n’est que la forme exacerbée de cette exclusion et de ces privilèges sociaux, pour l’amour desquels l’aristocratie répugne d’ordinaire à promulguer des lois fondées sur des principes universels.
Georg Simmel,Secret et sociétés secrètes
Retirons deux nouvelles idées :
- Puisque le nombre des dirigeants est minime par rapport au nombre des dirigés, il est nécessaire pour ces premiers de créer de l’obscurité.
- De plus, c’est parce que les privilégiés sont si bien lotis qu’ils ne souhaitent ou ne veulent pas établir des lois qui auraient pour base des principes universaux.