Dans la suite de ce cours sur le travail (chapitre 1), nous nous intéresserons à la question de l’esclavage.
I. Le travail, une terrible nécessité
A. Le travail s’oppose au loisir
B. L’esclavage pour s’affranchir du travail
Aristote ouvre le Livre Ier de la Politique en expliquant d’une part, que la différence entre homme libre et homme esclave est naturelle. D’autre part, que les esclaves sont utiles, et il en explique le rôle.
« C’est là aussi la loi générale qui doit nécessairement régner entre les hommes. Quand on est inférieur à ses semblables autant que le corps l’est à l’âme, la brute, à l’homme, et c’est la condition de tous ceux chez qui l’emploi des forces corporelles est le seul et le meilleur parti à tirer de leur être, on est esclave par nature. Pour ces hommes-là, ainsi que pour les autres êtres dont nous venons de parler, le mieux est de se soumettre à l’autorité du maître ; car il est esclave par nature, celui qui peut se donner à un autre ; et ce qui précisément le donne à un autre, c’est qu’il ne peut aller qu’au point de comprendre la raison quand un autre la lui montre ; mais il ne la possède pas par lui-même.
Les autres animaux ne peuvent pas même comprendre la raison, et ils obéissent aveuglément à leurs impressions. Au reste, l’utilité des animaux privés et celle des esclaves sont à peu près les mêmes : les uns comme les autres nous aident, par le secours de leurs forces corporelles, à satisfaire les besoins de l’existence. La nature même le veut, puisqu’elle fait les corps des hommes libres différents de ceux des esclaves, donnant à ceux-ci la vigueur nécessaire dans les gros ouvrages de la société, rendant au contraire ceux-là incapables de courber leur droite stature à ces rudes labeurs, et les destinant seulement aux fonctions de la vie civile, qui se partage pour eux entre les occupations de la guerre et celles de la paix. (…)
Quoi qu’il en puisse être, il est évident que les uns sont naturellement libres et les autres naturellement esclaves, et que, pour ces derniers, l’esclavage est utile autant qu’il est juste.»
Aristote, La Politique, Livre I
En effet pour Aristote, est juste ce qui est conforme à la nature, ce qui est dû à chacun. L’esclavage rend possible l’exercice de la démocratie par les citoyens. Tandis que ces derniers votent et font les lois, les esclaves peuvent assurer la subsistance de la cité.
Le travail envisagé comme une nécessité se révèle cependant un précieux moyen pour l’homme de surmonter la nature, et même de se réaliser pleinement, en tant que vocation pour satisfaire Dieu.
II.
A. Le travail permet aux hommes de survivre et de progresser
B. La vocation au travail
Une réflexion sur « I. B. L’esclavage pour s’affranchir du travail »