Les plus grands économistes, ceux qui ont marqué la pensée des sciences de l’économie, vous sont présentés ici par ordre alphabétique.
À chaque fois, vous trouverez également les deux ou trois grands concepts et idées clés qui ont fait la renommée internationale de ces économistes.
Au sein de cette liste non-exhaustive, des pères de l’économie mais aussi de personnalités plus contemporaines, quelques noms sont à retenir pour leur influence déterminante dans les débats actuels en économie politique, dans le sens où la plupart des économistes se sont ensuite positionnés par rapport à ces auteurs : Smith, Keynes, Marx, Friedman…
Michel Aglietta (1938 – )
Ecole de la régulation. Pour Aglietta, la crise de 1929 est une crise de sous-consommation.
Kenneth Arrow (1921 – )
Influence des règles morales sur les choix économiques de l’individu.
S’intéresse au paradoxe de Condorcet.
Une démocratie doit se caractériser par :
- le choix libre des votants
- l’ordre de proposition des choix ne devrait pas avoir d’influence
- un équilibre et une division politique, et jamais de dictateur même pas de dictateur soi-disant bienfaiteur
- des choix collectifs qui reflètent exactement les choix individuels
Frédéric Bastiat (1801 – 1850)
« L’Etat c’est la grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde »
Gary Becker (1930 – )
Notion de capital humain.
Notion d’initiative privée.
L’économie envahit toutes les sciences sociales, il n’y a pas de cloison.
Luc Boltanski (1940 – ) et Laurent Thévenot (1949 – )
Economie de la grandeur
Organisation ou entreprise : ce sont des espaces de règles et de circulation des biens. Des controverses et des arbitrages ont alors lieu.
En termes sociologiques et économiques, il existe plusieurs mondes, où les choix se font en fonction de valeurs de référence.
Monde | Valeur de référence |
Marché | Concurrence |
Science et industrie | Efficience |
Famille | Tradition |
Civil | intérêt général et responsabilité |
Fernand Braudel (1902 – 1985)
L’économie est la science de l’échange.
Il faut distinguer l’économie de marché du capitalisme. Ce dernier se caractérise par une prospérité dans des domaines délimités et avec la complicité de l’Etat.
- Economie du quotidien : valeur d’usage
- Economie de marché : échange, profit
- Capitalisme : échange + capital, règne de l’argent
Ronald Coase (1910 – 2013)
Théorie des coûts de transaction
Théorie des organisations : les entreprises hiérarchisées sont plus efficaces que le marché.
Daniel Cohen (1953 – )
Richesse du monde, pauvreté des nations : il y a une convergence du niveau de vie entre tous les pays du monde. Mais il y a aussi un accroissement des inégalités à l’intérieur des pays.
John Rogers Commons (1862 – 1945)
Approche holiste de l’action collective validée ou non par le droit.
Gérard Debreu (1921 – 2004)
Même si l’économie est à l’équilibre, il faut des marchés, c’est-à-dire dans le futur, à cause des anticipations des agents.
Olivier Favereau (1945 – )
4 clivages fondamentaux en économie
- sciences apologétique / critique : conforter ou critiquer le sytème
- individualisme / holisme méthodologique : approche par l’individu ou par le groupe
- neutralité axiologique / approche normative : neutre, ou moraliste
- instrumentalisme / réalisme : le système économique est un instrumentalisé, ou il est voulu comme tel.
Milton Friedman (1912 – 2006)
Fondateur du courant monétariste. Figure du libéralisme : l’intervention de l’Etat est un frein au développement de l’économie.
Ses thèses monétaristes ont été appliquées dans les années 1980, notamment aux Etats-Unis.
L’augmentation de la masse monétaire doit être environ égale à la variation du PIB nominal.
Anticipation adaptive : les agents anticipent et modifient leur comportement en fonction de ce qui va se passer ou de ce qu’ils prévoient.
Il distingue deux types de sociétés comme le distinguaient les Grecs : sociétés cosmos (ouvertes) ou sociétés taxis (régulées).
Harold Hotelling (1895 – 1973)
Modèle des marchés politiques. L’électeur planifie son choix de sorte à minimiser ses coûts.
Michael Jensen (1939 – ) et William Meckling (1922 – 1998)
Nouvelle économie keynésienne
En 1976, modèle du principal-agent :
- contrat
- anti-sélection : risque de comportements opportunistes
- aléa moral : il n’est pas possible de mesurer l’effort d’un agent pour parvenir à son objectif
Peter Kenen (1932 – 2012)
La monnaie unique est avantageuse quand les pays sont structurellement diversifiés. (correcteur automatique des prix)
La monnaie unique est désavantageuse quand les pays sont peu ou pas diversifiés. (outil de change permet de corriger les prix)
John Maynard Keynes (1883 – 1946)
Il peut être considéré comme un libéral dans le sens où il essaie de concilier capitalisme et Etat.
Les précurseurs de sa politique étaient le New Deal ou la reflation allemande.
Dans le déficit réside la potentialité d’accroître l’activité et par conséquent d’accroître le taux d’emploi.
Keynes a renouvelé l’économie sur plusieurs plans :
- objet de l’économie : déséquilibre du sous-emploi – le chômage est involontaire
- méthode en économie : macroéconomie. Il y a un paradoxe de l’épargne, la crise engendre un cercle vicieux.
- solution à mettre en œuvre en économie : il faut baisser les taux d’intérêt (relance monétaire) et l’Etat doit dépenser davantage (relance budgétaire). Dans l’idéal, l’Etat doit passer de grandes commandes
Le multiplicateur keynésien : quand la demande globale augmente, cela génère une hausse encore plus importante du revenu global.
Paul Krugman (1953 – )
Néo-keynésien, dont le travail porte surtout sur le commerce international.
Il explique les crises financières de pays, ou du système international, notamment par la notion de trappe à liquidité.
Il défend alors une politique de relance (et proteste donc contre les politiques d’austérité)
Il défend une pédagogie de l’économie, écrit des ouvrages à destination du grand public.
Courbe de Laffer
Sur un schéma avec les revenus du gouvernement en abscisse, et le taux d’imposition en ordonnée, la courbe forme un arc de cercle.
Il est utile pour l’Etat de taxer jusqu’à un certain point, puis il est nuisible de taxer davantage.
Robert Lucas (1937 – )
Nouvelle économie classique
Pourquoi existe-t-il des rigidités ? Lorsqu’il y a une augmentation de richesse, soit le climat est favorable et l’individu dépense en loisir, soit l’individu analyse cette soudaine richesse comme passagère et transitoire, et en ce cas il épargne.
Edmond Malinvaud (1923 – )
Néo-keynésien
Confirme l’idée que les prix sont rigides à court terme :
- chômage keynésien : insuffisance des débouchés
- inflation contenue : excès général de la demande
- chômage classique : insuffisance de rentabilité
Bernard Mandeville (1670 – 1733)
Fable des abeilles : la reine des abeilles dépense, et l’économie est prospère. La nouvelle reine des abeilles contracte les dépenses, il y a du chômage.
« Le vice prête main-forte à la vertu »
Karl Marx (1818-1883)
Le Capital (1844)
Le Manifeste du parti communiste (1848)
Le taux d’exploitation est identique au taux de plus-value, qui est égal au rapport Plus Value / Salaire.
Le capitalisme est à la recherche du profit. Or la baisse des salaires, et la mécanisation progressive, engendrées par la recherche du profit, aboutissent à une sous-consommation et donc à une crise du capitalisme.
Il y a une baisse tendancielle du taux de profit.
Wesley Clair Mitchell (1874 – 1948)
Institutionnalisme.
Cycle des affaires : hausse des investissements engendre une accélération, tandis que la baisse des investissements met fin au cycle. La croissance vient de causes antérieures.
La distribution monétaire provoque des investissements, ce qui s’oppose aux théories monétaristes de Friedman.
Antoine Monchrestien de Watteville (1575 – 1621)
Traité d’économie politique, thèses mercantilistes.
L’économie est la « science de la production et de la redistribution des richesses à l’échelle d’un pays »
Montesquieu (1689 – 1755)
Thèse du « commerce doux ». Par le commerce, les relations entre pays s’apaisent.
Robert Alexander Mundell (1932 – )
Deux pays ont intérêt à une zone monétaire unique si la mobilité des facteurs entre ces ceux pays est supérieure à la mobilité des facteurs entre eux et le reste des pays étrangers.
Vilfredo Pareto (1848 – 1923)
L’optimum Pareto est atteint quand on ne peut pas améliorer le bien-être d’un individu sans déteriorer celui d’un autre.
Courbe de Phillips
Étude menée en Grande Bretagne sur la relation entre taux d’inflation et le chômage.
Globalement, plus il y a du chômage, moins il y a d’inflation, et inversement. Ainsi quand le chômage est élevé, les salariés acceptent une baisse de leur salaire. Quand le chômage est bas, il faut davantage négocier pour baisser le salaire.
Thomas Piketty
Économiste français, Piketty s’est fait un nom à l’international grâce à la publication de son livre Le capital au XXIe siècle.
Il y analyse comment, depuis plus d’un siècle, les inégalités (surtout par la propriété mais aussi par le revenu) se creusent de façon continue et implacable.
Karl Polanyi (1886 – 1964)
La Grande Transformation s’effectue en deux temps :
- Désencastrement du marché : autonomie du marché, ultralibéralisme
- Réencastrement du marché : intervention étatique, capitalisme équitable
Finn Kydland (1943 – ) et Edward Prescott (1940 – )
Monétarisme
rules VS discretion : il faut mettre en place des règles auxquelles l’Etat s’astreint plutôt que de mener une politique discrétionnaire. En effet une politique discrétionnaire, c’est-à-dire décidée au fur et à mesure et variable, menace de briser la confiance des acteurs économiques.
David Ricardo (1772 – 1823)
Fondateur de l’économie classique.
Les avantages comparatifs : deux pays ont intérêt à se spécialiser dans une certaine activité puis d’effectuer des échanges, car ces échanges sont un jeu à somme positive.
Les gains de productivité décroissent au fur et à mesure.
Théorie quantitative de la monnaie : M (masse monétaire) x V (vitesse de circulation) = p (prix) x q (quantités)
Walt Whitman Rostow (1916 – 2003)
Chaque pays traverse les mêmes étapes du sous-développement au développement.
Notion de rattrapage économique.
Jean-Baptiste Say (1767 – 1832)
Loi de Say : l’offre crée sa propre demande.
Par conséquent, aucune crise n’est durable.
Joseph Aloïs Schumpeter (1883- 1950)
Courant économique hétérodoxe.
Schumpeter insiste sur le lien entre cycles économiques et progrès technique.
Un concept clé est celui des grappes d’innovations : une innovation engendre une série d’autres innovations favorables à l’économie. L’économie se développe donc par « grappes »
Herbert Simon (1916 – 2001)
Rationalité limitée. L’individu dans sa réflexion pour un choix suit des procédures. Il n’a pas conscience de l’intégralité des possibilités qui s’offrent à lui, mais choisit en temps limité.
Adam Smith (1723 – 1790)
Fondateur de la science économique moderne.
Son œuvre fondatrice, à laquelle nous consacrons un article spécial, s’intitule Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations
Deux concepts absolument essentiels à retenir ont fait de lui le père du libéralisme :
John Stuart Mill (1806 – 1873)
Economie classique.
Notion de pouvoir, importance de l’Etat.
Emmanuel Todd (1951 – )
L’illusion économique
Distinction entre famille souche et famille atomique, et catégorisation des pays en fonction.
Famille souche : Allemagne, Suède, Japon, Corée – productivistes, exportateurs
Famille atomique : surtout des pays anglo-saxons – consuméristes, importateurs
Thorstein Bunde Veblen (1857 – 1929)
L’effet Veblen, ou effet de snobisme : si le prix d’un bien de luxe baisse, alors il peut y avoir une baisse d’intérêt de la part du client. Le client cherche à se distinguer des autres en achetant des produits au prix élevé, indépendamment de leur valeur réelle.
Léon Walras (1834 – 1910)
Courant économique néo-classique.
L’équilibre général de concurrence pure et parfaite
Oliver Eaton Williamson (1932 – )
Théorie des coûts de transaction
Insiste sur la notion de contrat. Homo Contractor
N’hésitez pas à ajouter vos propres références dans les commentaires ci-dessous.
Une réflexion sur « Économistes les plus influents de l’histoire »