Michel Serres est né à Agen le 1er septembre 1930.
Il aura marqué l’histoire, notamment dans les domaines de la philosophie, de l’épistémologie, et des lettres.
Courte biographie de Michel Serres
Michel Serres a grandi avec la guerre : « La guerre, toujours la guerre… Six ans donc à mes premiers cadavres, et aux derniers, vingt-six. »
Reçu à l’Ecole navale, dont il démissionne en 1949 (« je ne voulais pas servir les canons et les torpilles »), Michel Serres l’est également à l’Ecole normale en 1952. C’est en 1955 qu’il passe l’agrégation de philosophie.
Michel Serres dénonce lors de ces années la terreur qui pèse sur l’intelligentsia française. « De l’Ecole je garde un souvenir presque aussi terrifié que de la guerre de 36 ».
C’est dans l’épistémologie et l’histoire des sciences qu’il se réfugie contre ce vent de terreur intellectuelle, qui consiste surtout en le marxisme et la phénoménologie.
Très intéressé par les sciences tout au long de ses études et de sa carrière, Michel Serres rédige notamment son mémoire d’études supérieures chez Bachelard, sur la différence entre la méthode algébrique de Bourbaki et celle des mathématiques classiques qui l’avaient précédée.
Michel Serres raconte que Simone Weil (avec un W, la philosophe et non l’ancienne ministre) a eu un impact décisif sur sa philosophie, par ses études sur la violence et par écho avec son éducation religieuse.
Michel Serres soutient néanmoins, quant à l’histoire de la philosophie, que celle-ci doit avoir pour fin de pouvoir penser par soi-même. Il est donc important d’étudier les grands auteurs, mais seulement pour obtenir la « liberté de penser par [soi]-même« .
Michel Serres enfin éprouve une affinité certaine pour les lettres, et rentre d’ailleurs à l’Académie française le 29 mars 1990. (18e fauteuil).
Il meurt le 1er juin 2019.
Cette courte biographie, rapportant les paroles de Michel Serres lui-même, a été réalisée à partir de l’ouvrage Eclaircissement, entretiens avec Bruno Latour.