Le réchauffement climatique constitue l’un des défis les plus pressants de notre époque, avec des conséquences profondes sur la distribution et la survie de la population humaine. Cet article explore les impacts non seulement économiques mais aussi éthiques des changements climatiques, notamment via le concept d’une « niche climatique humaine ». Nous répondrons d’abord à la question « Qu’est-ce que la question du réchauffement climatique ? » Puis nous examinerons les conséquences du réchauffement climatique pour la planète et pour l’espèce humaine.
Qu’est-ce que la question du réchauffement climatique ?
L’élévation du niveau des océans, la multiplication des ouragans et des typhons extrêmes, ainsi que les épisodes caniculaires sont des signes tangibles du dérèglement climatique. Annoncés depuis longtemps, ces bouleversements se réalisent désormais. Malgré les évidences, le réchauffement climatique continue de faire l’objet de débats. Ces discussions portent sur l’existence même du phénomène, son origine anthropique et les solutions à y apporter.
Définition et origine
Le terme « réchauffement climatique », également connu sous le nom de réchauffement planétaire ou global, désigne l’augmentation des températures moyennes océaniques et de l’air observée depuis le début du XXe siècle. Ce phénomène est causé par la quantité croissante de chaleur piégée à la surface terrestre en raison des émissions de gaz à effet de serre (GES) tels que le dioxyde de carbone (CO2). Avant les années 1980, les scientifiques parlaient de « modification climatique involontaire » pour désigner l’effet de l’homme sur le climat, car il n’était pas encore clair que le réchauffement dû aux GES surpasserait le refroidissement causé par les aérosols.
Dans les années 1980, les termes « réchauffement climatique » et « changement climatique » se sont popularisés. Le premier se réfère uniquement à l’augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre, tandis que le second décrit les variations du climat dues à des facteurs naturels ou humains. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) utilise ces termes dans ses rapports pour faire la distinction entre les deux phénomènes. En 1988, l’ONU a créé le GIEC pour synthétiser les études scientifiques sur le climat. Le quatrième rapport du GIEC, auquel ont participé plus de 2500 scientifiques de 130 pays, conclut que le réchauffement climatique depuis 1950 est « très probablement » dû à l’augmentation des GES liés aux activités humaines.
Les débats autour du réchauffement climatique
Les climato-sceptiques ou climato-négationnistes, bien que minoritaires, entretiennent des débats sur plusieurs points. Ils remettent en question l’existence même du réchauffement climatique, souvent en utilisant des arguments qui confondent météo et climat. Ils accusent également le GIEC de mensonges et de falsifications, notamment à travers des scandales comme le « climategate » en 2009. Cette affaire impliquait la diffusion de plus de 5000 e-mails de membres du GIEC, interprétés comme des preuves de manipulations des données scientifiques. Cependant, des enquêtes indépendantes ont réfuté ces accusations, affirmant la rigueur et l’honnêteté des scientifiques impliqués.
Certains sceptiques contestent l’origine anthropique du réchauffement climatique en arguant que le climat de la Terre a toujours changé et que les données climatiques ne sont pas suffisantes pour établir une cause humaine. Ils attribuent l’augmentation des GES à l’activité solaire plutôt qu’aux activités humaines. Cependant, les preuves scientifiques montrent que la rapidité du changement climatique actuel est sans précédent et principalement due aux activités humaines.
Les conséquences du réchauffement climatique
Les effets du réchauffement climatique sont déjà visibles et devraient s’accentuer à moyen et long terme. Les extrêmes climatiques affectent toutes les espèces, y compris les humains, avec des conséquences variées.
Conséquences à long terme
L’un des impacts majeurs du réchauffement climatique est l’explosion de la pauvreté et de la faim. La Banque mondiale estime que plus de 100 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté d’ici 2030 en raison des mauvaises récoltes et de la hausse des prix des denrées agricoles. L’ONU prévoit que près de 600 millions de personnes pourraient souffrir de malnutrition d’ici 2080. Les maladies devraient également se multiplier, notamment celles propagées par les moustiques comme le paludisme et la dengue, à mesure que les températures augmentent.
La biodiversité est gravement menacée. Une espèce animale sur six pourrait disparaître si le rythme actuel des émissions de GES se poursuit. Les espèces végétales sont également en danger, car leurs capacités de dissémination peuvent être inférieures à l’ampleur du déplacement des habitats nécessaires à leur survie. La production de vin dans les régions traditionnellement productrices pourrait être redistribuée vers des latitudes plus élevées en raison des changements climatiques.
Un article publié dans Nature Sustainability en 2023 propose de sortir des termes monétaires, qui soulèvent des questions éthiques, pour utiliser le critère de la « niche climatique humaine », définie à partir de la densité relative de la population humaine par rapport à la température annuelle moyenne. Le changement climatique a déjà mis environ 9% des personnes (>600 millions) en dehors de cette niche. D’ici la fin du siècle (2080-2100), les politiques actuelles conduisant à un réchauffement global d’environ 2,7 °C pourraient laisser un tiers (22-39%) des personnes en dehors de la niche. Réduire le réchauffement global de 2,7 à 1,5 °C entraîne une diminution de cinq fois de la population exposée à une chaleur sans précédent (température annuelle moyenne ≥29 °C). Les émissions à vie de 3,5 citoyens moyens à l’échelle globale aujourd’hui (ou 1,2 citoyens à l’échelle des États-Unis) exposent une personne future à une chaleur sans précédent d’ici la fin du siècle. Cette personne vient d’un endroit où les émissions aujourd’hui représentent environ la moitié de la moyenne mondiale.
Conséquences d’ores et déjà visibles
Le réchauffement climatique a des effets étendus et profonds sur l’environnement, les écosystèmes et les sociétés humaines. Voici quelques-uns des effets les plus significatifs du réchauffement climatique :
Augmentation de la température : la température moyenne de la planète a augmenté d’environ 1°C depuis la fin des années 1800 et devrait continuer à augmenter de 2 à 5°C d’ici la fin du siècle si les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter. Les épisodes de chaleur extrême, comme ceux régulièrement observés en Europe dans les dernières années, sont de plus en plus probables en raison du réchauffement climatique. Les feux de forêt, intensifiés par la sécheresse, sont également en augmentation.
Événements météorologiques extrêmes : Le réchauffement climatique entraîne des vagues de chaleur, des sécheresses, des inondations et des tempêtes plus fréquentes et plus graves. Ces phénomènes peuvent avoir des effets dévastateurs sur les communautés et les écosystèmes.Les ouragans et cyclones sont devenus plus intenses et fréquents, alimentés par l’énergie des océans.
Changements dans les régimes de précipitations : Le réchauffement climatique modifie le régime des précipitations et des chutes de neige dans le monde entier, ce qui entraîne des inondations et des sécheresses plus fréquentes et plus graves.
Perte de biodiversité : Le réchauffement climatique entraîne la disparition de nombreuses espèces ou leur migration vers de nouvelles zones, ce qui se traduit par une perte de biodiversité et une perturbation des écosystèmes.
Élévation du niveau de la mer : le niveau de la mer s’est élevé d’environ 20 cm depuis 1880 et devrait encore augmenter de 26 à 82 cm d’ici à 2050 et de 43 à 110 cm d’ici à 2100.
Les littoraux sont menacés par l’élévation du niveau des océans. Certaines îles pourraient disparaître totalement d’ici la fin du siècle. Les réfugiés climatiques sont déjà une réalité, avec 83,5 millions de personnes déplacées entre 2011 et 2014.
Acidification des océans : L’absorption du dioxyde de carbone par les océans les rend plus acides, ce qui peut nuire à la vie marine et aux écosystèmes.
Fonte des glaces de l’Arctique : La calotte glaciaire de l’Arctique fond à un rythme alarmant, ce qui peut avoir des répercussions importantes sur les conditions météorologiques mondiales et le niveau des mers.
Sécurité alimentaire et hydrique : Le réchauffement climatique affecte la productivité agricole et la disponibilité de l’eau, ce qui a pour effet de réduire la sécurité alimentaire et la sécurité de l’eau.
Migrations humaines et conflits : Le réchauffement de la planète devrait entraîner le déplacement de millions de personnes et une augmentation des conflits pour les ressources et les territoires.
Impacts économiques : Le réchauffement climatique a déjà des répercussions économiques importantes, notamment des dommages aux infrastructures, une perte de productivité et une augmentation des coûts des soins de santé.
Impacts sur la santé : Le réchauffement climatique devrait accroître la propagation des maladies, le stress thermique et d’autres problèmes de santé.
Le réchauffement climatique pose donc des défis socioéconomiques, environnementaux et sanitaires considérables. L’urgence d’actions concertées à l’échelle locale et globale est de plus en plus reconnue pour atténuer ses impacts et s’adapter aux changements inévitables.