Sigmund Freud (1856-1939) a émis l’idée, dans Une Difficulté de la psychanalyse, que l’amour-propre de l’humanité a subi trois grandes vexations ou humiliations.
Ces trois humiliations sont cosmologique, biologique et psychologique :
- L’homme croyait la Terre au centre de l’univers. Or il n’en est rien.
- L’homme se croyait supérieur à l’animal. Or il n’en est rien.
- L’homme enfin se croyait le maître de sa propre âme. Or il n’en est rien.
Chacune de ces vexations a été infligée par la recherche scientifique.
- La première vexation fut ainsi infligée par Nicolas Copernic, du moins nous le lui attribuons. Car déjà avant lui les Pythagoriciens et Aristarque de Samos (IIIe s. av. J-C) avaient proposé l’idée que la Terre n’était pas le centre.
- La deuxième vexation fut infligée par les travaux de Charles Darwin. C’est grâce à lui que nous savons que l’être humain est un animal comme les autres, et qu’il n’y a pas de « fossé » entre l’essence des animaux et celle des êtres humains.
- La troisième vexation, – même si Sigmund Freud ne se nomme pas lui-même -, fut infligée par la découverte de l’inconscient. L’idée que l’âme a plusieurs instances, avec des pulsions, et qu’elle n’est donc pas souveraine.
Révélant la perte de repères des êtres humains, ces explications ont sans doute contribué à la désignation de Sigmund Freud comme un « philosophe du soupçon ».