Le système politique du Royaume-Uni

Le système politique du Royaume-Uni a évolué au fil des siècles, façonné par une série de documents fondamentaux et de réformes législatives. La Magna Carta de 1215 a marqué le début de la démocratie en limitant le pouvoir du roi et établissant des droits pour les citoyens. Les Provisions d’Oxford de 1258 ont aboli la monarchie absolue, posant les bases du système parlementaire. Des documents ultérieurs, tels que la Petition of Rights (1628) et le Habeas Corpus Act (1679), ont renforcé les libertés individuelles. Le Bill of Rights de 1689 a transformé la monarchie en une institution soumise au Parlement. La monarchie britannique, bien que symbolique aujourd’hui, conserve des fonctions officielles. Le système politique actuel, centré sur le Parlement et le Premier ministre, repose sur un équilibre entre tradition et modernité, avec des réformes récentes ayant élargi le droit de vote et modernisé les structures de gouvernance. C’est ce que nous allons voir suivant le plan ci-dessous :

Table des matières

Évolution des principes du régime politique au Royaume-Uni

La Grande Charte, ou Magna Carta, adoptée en 1215, a imposé des règles au roi d’Angleterre, marquant le début de la démocratie anglaise. Ce document stipulait que le roi n’était pas au-dessus des lois, que la levée des taxes nécessitait le vote de l’assemblée et que tout homme libre devait être jugé par ses pairs. En 1258, les Provisions d’Oxford ont aboli la monarchie absolue, instituant un conseil de 15 barons pour superviser le gouvernement royal et limitant le pouvoir fiscal du roi. Cette mesure a initié le système parlementaire anglais de gouvernement par représentation.

La Petition of Rights, rédigée par Sir Edward Coke en 1628, établissait que le roi ne pouvait pas lever des taxes sans le consentement du Parlement, héberger des soldats dans des maisons privées, imposer la loi martiale en temps de paix ou emprisonner quelqu’un sans raison valable. Le Habeas Corpus Act de 1679 interdisait la détention abusive sans procès, un principe adopté par la Constitution américaine. En 1689, le Bill of Rights a transformé la monarchie de droit divin en une monarchie soumise au Parlement, réduisant les pouvoirs du souverain et établissant des libertés fondamentales, dont la liberté d’expression et la protection contre les abus de justice.

Au cours des XIXe et XXe siècles, plusieurs Reform Acts ont progressivement étendu le droit de vote. Le First Reform Bill de 1832 a accordé le droit de vote aux hommes payant un loyer annuel, le Second Reform Act de 1867 l’a étendu aux hommes travaillant et aux ménages payant des impôts, le Third Reform Act de 1884 a introduit le vote universel masculin, et l’Acte de 1928 a établi l’égalité électorale à 21 ans. Le Representation of the People Act de 1969 a abaissé l’âge de vote à 18 ans.

La monarchie au Royaume-Uni

La Grande-Bretagne a toujours été une monarchie, mais les pouvoirs du souverain ont été progressivement réduits. Depuis 1534, lorsque Henri VIII s’est séparé de l’Église catholique romaine pour devenir le chef de l’Église d’Angleterre, le monarque doit appartenir à cette Église et maintenir ses traditions. Seuls les protestants peuvent accéder au trône, selon l’Acte de Réglement de 1701.

Actuellement, la majorité des décisions du roi ou de la reine sont influencées par le Premier ministre et son gouvernement, notamment la dissolution du Parlement, la promulgation des lois et la nomination des juges et des évêques. Le rôle du monarque est principalement social, symbolisant l’unité de la nation. Ainsi, Charles III qui est l’actuel souverain, a ses pouvoir limités : celui-ci règne, mais ne gouverne pas. Avant lui, Élisabeth II était la quarantième monarque. Le monarque, en tant que chef des forces armées, peut déclarer la guerre et la paix, mais ne peut maintenir une armée permanente en temps de paix sans le consentement du Parlement. Les membres de l’armée et de la force aérienne prêtent serment d’allégeance au monarque, tandis que les membres de la marine royale ne le font pas, car la marine découle de la prérogative royale. Le monarque a le droit de dissoudre le Parlement, mais uniquement à la demande du Premier ministre, et doit approuver toutes les lois votées par le Parlement pour qu’elles deviennent des lois. Le monarque est également la « Source de Justice » et la « Source d’Honneur », détenant des prérogatives royales pour conclure des traités internationaux, déclarer la guerre et accorder des chartes royales, bien que ces décisions soient généralement des ratifications des décisions gouvernementales.

Le système politique actuel du Royaume-Uni

Le Premier ministre, chef du parti majoritaire à la Chambre des communes, dirige le gouvernement, qui est souvent appelé « Whitehall ». Le Parlement, constitué de la Chambre des communes et de la Chambre des lords, est au cœur de la vie politique britannique.

La Chambre des communes compte 650 membres, et une fois qu’un projet de loi a été approuvé par le Parlement, il devient un « Acte du Parlement ». Chaque automne, le roi ou la reine ouvre le Parlement et prononce un discours, théoriquement, elle pourrait choisir n’importe qui pour être Premier ministre, mais elle nomme généralement le leader du parti majoritaire à la Chambre des communes. Le gouvernement actuel, depuis la couronnement d’Élisabeth II en 1952, a vu défiler treize Premiers ministres.

Historiquement, la Chambre des lords était un conseil de nobles pour le roi, tandis que les Communes étaient convoquées pour financer le roi. La Chambre des communes a vu son pouvoir croître au fil du temps, devenant le « berceau de la démocratie ». La Chambre des lords, non démocratique, est composée de pairs héréditaires, de pairs à vie et de hauts prélats. Des réformes, comme la loi de 1999, ont réduit le nombre de pairs héréditaires siégeant à la Chambre des lords. Les projets de loi introduits par le gouvernement sont des « projets de loi publics », tandis que ceux introduits par les députés ou en faveur d’une catégorie d’individus sont des « projets de loi privés ». La Chambre des lords peut retarder mais pas stopper un projet de loi.

Le gouvernement se compose de 100 ministres, dont 20 siègent au Cabinet, comprenant des postes clés comme le vice-Premier ministre, le secrétaire des affaires étrangères, le chancelier de l’Échiquier et le secrétaire de l’intérieur. Le Parlement, souvent appelé « Westminster », légifère et contrôle le gouvernement. Depuis la loi de 2011 sur les mandats fixes, des élections générales ont lieu tous les cinq ans.

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