Le système politique américain

Les fondements du système colonial américain

L’histoire politique des États-Unis trouve ses racines dans la Virginia Company of London, fondée en 1606, et marquée par l’arrivée des Pilgrim Fathers à bord du Mayflower le 16 septembre 1620, qui établirent la Plymouth Plantation. Dans chacune des treize colonies, trois branches du gouvernement étaient instaurées : le pouvoir exécutif, représenté par le gouverneur nommé par le roi ; le pouvoir législatif, exercé par des assemblées bicamérales ; et le pouvoir judiciaire, confié à des juges désignés par le gouverneur.

La période pré-révolutionnaire est marquée par des tensions croissantes entre les colonies et la Grande-Bretagne. En 1765, le Stamp Act imposait une taxe aux Américains sans leur consentement, donnant lieu au slogan « No taxation without representation ». En 1767, les Townshend Acts, une série de taxes supplémentaires, suscitèrent une résistance qui culmina avec le Boston Massacre du 5 mars 1770. Face à ces injustices, les colonies se réunirent pour la première fois en septembre 1774 lors du First Continental Congress à Philadelphie, suivi d’un second congrès en mai 1775.

Le 2 juillet 1776, les colonies décidèrent de rompre tous les liens avec la Grande-Bretagne, et le 4 juillet 1776, la Déclaration d’indépendance fut adoptée, marquant le début de la rédaction des Articles de la Confédération et de l’Union perpétuelle en 1777. Cependant, cette première constitution s’avéra insuffisante, conduisant à l’élaboration d’une nouvelle constitution en septembre 1787 par des figures telles que George Washington, Alexander Hamilton, Benjamin Franklin et James Madison. Cette nouvelle constitution, influencée par les théories de Thomas Hobbes, John Locke et Montesquieu, établit un gouvernement central fort et prévoyait des mécanismes pour prévenir les abus de pouvoir.

La structure constitutionnelle des États-Unis

La Constitution de 1787, comprenant 4559 mots, institua un gouvernement central puissant avec sept articles détaillant le fonctionnement d’une démocratie. L’article 1 concerne le pouvoir législatif, composé de la Chambre des représentants et du Sénat. Les représentants, élus pour un mandat de deux ans, doivent être âgés de 25 ans minimum et citoyens américains depuis au moins sept ans. La Chambre compte 435 membres répartis selon la population de chaque État. Le Sénat, avec deux sénateurs par État, exige des sénateurs qu’ils soient âgés de 30 ans minimum et citoyens américains depuis au moins neuf ans, et prévoit des mandats de six ans, renouvelables par tiers tous les deux ans.

L’article 2 traite du pouvoir exécutif, stipulant que le Président doit être un citoyen né aux États-Unis, âgé d’au moins 35 ans. Le Président est le commandant en chef des forces armées, peut négocier des traités (sous réserve de l’approbation des deux tiers du Sénat), nommer des ambassadeurs, des ministres et des juges de la Cour Suprême, et doit informer le Congrès de l’état de l’Union.

L’article 3 porte sur le pouvoir judiciaire, instituant une Cour Suprême composée de juges nommés à vie. Les articles suivants abordent l’équilibre des pouvoirs (article 4), les amendements à la Constitution (article 5), la suprématie nationale (article 6) et la ratification de la Constitution (article 7). Deux procédures d’amendement existent : une majorité des deux tiers dans chaque chambre du Congrès suivie de l’approbation des trois quarts des États, ou la convocation d’une convention constitutionnelle par les deux tiers des législatures des États, proposant des amendements soumis ensuite à l’approbation des États.

Les constitutions et amendements des États

Chaque État possède sa propre constitution, avec un pouvoir exécutif détenu par un gouverneur, souvent assisté d’un lieutenant-gouverneur. Les législatures d’État sont généralement bicamérales, à l’exception du Nebraska qui possède une législature monocamérale. Le pouvoir judiciaire d’État comprend une cour suprême d’État. Les amendements à la constitution d’un État peuvent provenir des chambres législatives (sauf dans le Delaware) ou des électeurs eux-mêmes dans 18 États. Une initiative populaire permet à tout citoyen de recueillir des signatures pour soumettre une mesure au vote. Les cours judiciaires peuvent également amender les constitutions d’État lorsque des amendements approuvés par les électeurs entrent en conflit avec la Constitution des États-Unis ou d’autres dispositions de la constitution de l’État.

La Constitution fédérale a été amendée 27 fois conformément à l’article V. En 1791, dix amendements, formant la Déclaration des droits, furent ajoutés, garantissant des libertés telles que la religion et l’expression, le droit de porter une arme, la protection contre les abus de la force publique et judiciaire, et le droit à un procès équitable sans craindre des sanctions cruelles. D’autres amendements ont modifié le processus électoral pour les élections présidentielles et vice-présidentielles (amendements 12, 20, 22, 25, 27), ainsi que pour les sénateurs et représentants (amendements 14, 17). Les droits électoraux ont également été élargis (amendements 15, 19, 23, 24, 26), et le 13e amendement a aboli l’esclavage en 1865.

Le cadre institutionnel du système politique américain

La Constitution des États-Unis, adoptée en 1776, établit les relations entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, formant ainsi le socle du système politique américain, où le Président, élu pour un mandat de quatre ans, joue un rôle central dans la politique étrangère et la défense, tout en ayant le pouvoir de nommer les juges de la Cour Suprême, tandis qu’en cas d’incapacité ou de vacance, le Vice-Président, qui préside le Sénat, est habilité à le remplacer.

Le Congrès, constitué de deux chambres, la Chambre des représentants et le Sénat, joue un rôle essentiel dans le processus législatif, la Chambre des représentants comptant 435 membres, tandis que le Sénat comprend deux sénateurs pour chaque État, et le Président de la Chambre des représentants, élu tous les deux ans, préside les débats et est issu du parti majoritaire. Le Sénat, en vertu de l’Article I, section 3 de la Constitution, doit confirmer toutes les nominations présidentielles de hauts fonctionnaires fédéraux et ratifier les traités par un vote à la majorité des deux tiers.

La Cour Suprême, mentionnée dans l’Article III de la Constitution, est composée de neuf membres : le Chief Justice et huit Associate Justices, qui sont nommés à vie par le Président, sous réserve de confirmation par le Sénat, et cette Cour Suprême est la gardienne de la Constitution et examine en dernier ressort les décisions des autres tribunaux.

Chaque État dispose de sa propre constitution et administration, avec un gouverneur élu au suffrage universel, une chambre des représentants et un Sénat, tous les États possédant une législature bicamérale. Le système électoral américain comprend trois types d’élections : primaires, générales et locales, et les caucus, réunions informelles, permettent aux participants de discuter de leurs préférences politiques. La campagne présidentielle se déroule de septembre à novembre, avec le jour du scrutin fixé au premier mardi de novembre, et pour être élu Président, un candidat doit obtenir la majorité des 538 votes du collège électoral, soit au moins 270 voix, avec un système « winner-take-all » qui attribue tous les électeurs au candidat ayant remporté la majorité dans un État, même si celui-ci n’a pas obtenu la majorité des voix populaires.

Les partis politiques américains

Le paysage politique américain est dominé par deux partis principaux : le Parti démocrate et le Parti républicain, et à la fin du XVIIIe siècle, deux courants opposés émergent, les Fédéralistes, dirigés par Alexander Hamilton, prônant un gouvernement fédéral puissant, tandis que les Démocrates-Républicains de Thomas Jefferson défendent une plus grande autonomie des États. Après la dissolution des Fédéralistes en 1812, les Démocrates-Républicains se scindent en deux groupes : le Parti national républicain et le Parti démocrate, ce dernier étant formellement établi sous la présidence d’Andrew Jackson en 1844.

Le Parti républicain voit le jour en 1854 en réaction à la loi Kansas-Nebraska et se positionne contre l’extension de l’esclavage, avec Abraham Lincoln devenant le premier président républicain en 1860, grâce aux tensions internes au sein du Parti démocrate qui présente deux candidats. Depuis cette période, le système bipartite domine la scène politique américaine, les Républicains, également appelés le Grand Old Party (GOP), ayant longtemps été les champions des droits individuels et de l’opposition à un gouvernement centralisé fort. Les Démocrates, quant à eux, ont progressivement gagné le soutien des syndicats et des Afro-Américains, notamment grâce aux politiques de secours aux chômeurs mises en place par Franklin D. Roosevelt pendant le New Deal.

Depuis le milieu du XIXe siècle, la Maison Blanche a été occupée par des Républicains à davantage de reprises que par des Démocrates. En dépit de l’importance des deux partis principaux, plus de cinquante autres partis participent au mouvement des tiers partis, présentant des candidats au niveau régional ou national. Les symboles du parti démocrate (l’âne) et du parti républicain (l’éléphant) sont devenus courants. Pour les Démocrates, l’âne représente l’humilité, le courage et l’affection, tandis que pour les Républicains, il est perçu comme têtu et stupide, l’éléphant étant vu par les Démocrates comme maladroit et pompeux, mais par les Républicains comme fort et intelligent.

Les mécanismes électoraux et administratifs

L’élection présidentielle américaine est un processus complexe qui commence par des primaires et des caucus où les partis sélectionnent leurs candidats, la campagne présidentielle officielle se déroulant de septembre à novembre, culminant le premier mardi de novembre avec le jour du scrutin. Le collège électoral, composé de 538 membres, est chargé d’élire le Président, un candidat devant obtenir au moins 270 voix pour être élu, et le système « winner-take-all » attribue tous les grands électeurs de l’État au candidat ayant remporté la majorité des suffrages, même si ce dernier n’a pas la majorité absolue des voix populaires.

Les citoyens peuvent également proposer des initiatives populaires permettant de soumettre des propositions de loi ou des amendements constitutionnels à un vote populaire, et le Bureau du recensement (Census Bureau) est chargé de réaliser un recensement décennal et des études statistiques sur le pays, fournissant des données essentielles pour la représentation politique et la répartition des ressources fédérales. Les États-Unis disposent d’une administration fédérale complexe, avec des départements spécialisés, le Département de l’Intérieur, par exemple, protégeant l’environnement et gérant les parcs et monuments nationaux, tandis que le Secrétaire d’État est responsable des affaires étrangères, et le procureur général (Attorney General) supervise le ministère de la Justice.

Enfin, chaque État a sa propre structure gouvernementale, avec un gouverneur élu au suffrage universel et une législature bicamérale, les élections locales jouant un rôle crucial dans la gouvernance au niveau des États et des municipalités, influençant directement la vie quotidienne des citoyens américains.

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