Dans Paix et Guerre entre les nations, publié en 1962, Raymond Aron écrit :
La difficulté de la paix tient plus à l’humanité qu’à l’animalité de l’homme. La souris qui a reçu une raclée se soumet au plus fort et la hiérarchie de domination est stable. Le loup qui tend la gorge est épargné par son vainqueur. L’homme est l’être capable de préférer la révolte à l’humiliation et sa vérité à la vie.
C’est donc bien davantage du fait que l’homme est homme, plutôt qu’un animal comme un autre, que la guerre, ou révolte, ou Révolution, ont lieu.
Ici l’humanité tient au fait de préférer la révolte à l’humiliation. C’est donc une forme d’amour propre de l’homme qui le conduit à tenir tête plutôt qu’à se soumettre à l’humiliation. Sa vérité est plus importante que la vie.
Raymond Aron (1905-1983) est un philosophe et sociologue, ancien professeur à Sciences Po, défenseur du libéralisme et de l’alliance avec les États-Unis à une époque marquée par l’engagement à gauche de la plupart des intellectuels français. Il est un ancien ami de Jean-Paul Sartre, une relation brouillée de nombreuses années, la réconciliation n’intervenant qu’un an avant la mort de Sartre.