La cybernétique avait tout d’abord un tout autre sens que celui que nous lui attribuons aujourd’hui.
En effet, cybernétique désignait en 1834 pour , dans Essai sur la philosophie des sciences, 1repartie, Tableau synoptique des sciences et des arts : « étude des moyens de gouvernement ».
Mais ce qu’il faut retenir de la cybernétique aujourd’hui, c’est le sens que lui donne l’ouvrage fondateur « théorie entière de la commande et de la communication, aussi bien chez l’animal que dans la machine ».
Wiener décrit dans son livre que l’idée lui est venue avec une approche interdisciplinaire, au cours d’une série de rencontres qui se sont étalées durant 10 ans à la Harvard Medical School entre d’une part des chercheurs scientifiques en médecine et des physiciens, et d’autre part des mathématiciens, physicistes et ingénieurs.
Norbert Wiener fait lui-même le lien avec le numérique dans ses chapitres Time Series, Information, and Communication, puis Feedback and Oscillation, ou encore Computing Machines and the Nervous System par exemple.
Dans ce dernier chapitre, il explore notamment les différences entre les ordinateurs analogiques, et les ordinateurs numériques, tels qu’il les appelle.
Pour Wiener, les machines numériques sont plus pertinentes, les implémentations électroniques seront supérieures à celles mécaniques ou électro-mécaniques.
De plus, le système binaire est également selon lui préférable aux autres échelles numériques.
La cybernétique, comme science des mécanismes de communication et de contrôle que ce soit chez les êtres vivants ou les machines, constitue une nouvelle approche prête à révolutionner la société.
La mesure de l’information fournie par une série de messages — le message se définissant alors généralement par l’ensemble des moyens électriques, mécaniques ou nerveux —, et la possibilité pour un système de s’auto-corriger, était en effet une idée neuve, qui connut un engouement toujours d’actualité.
Le livre de Norbert Wiener a permis des avancées et des influences notables dans les domaines du numérique, mais a aussi lancé des discussions philosophiques et éthiques sur les conséquences de la cybernétique.