Montaigne et la médecine

Montaigne est sceptique par rapport à la médecine. Lui-même fut malade, il a en effet souffert de calculs rénaux à partir de 1577

Dans les Essais, Montaigne au CHAPITRE XXXVII, intitulé « De la ressemblance des enfans aux peres », donne une définition de la santé.

Les medecins ne se contentent point d’avoir la maladie en gouvernement, ils rendent la santé malade, pour garder qu’on ne puisse en aucune saison eschapper leur authorité. D’une santé constante et entiere, n’en tirent ils pas l’argument d’une grande maladie future? J’ay esté assez souvent malade: j’ay trouvé sans leurs secours, mes maladies aussi douces à supporter (et en ay essayé quasi de toutes les sortes) et aussi courtes, qu’à nul autre: et si n’y ay point meslé l’amertume de leurs ordonnances. La santé, je l’ay libre et entiere, sans regle, et sans autre discipline, que de ma coustume et de mon plaisir. Tout lieu m’est bon à m’arrester: car il ne me faut autres commoditez estant malade, que celles qu’il me faut estant sain. Je ne me passionne point d’estre sans medecin, sans apotiquaire, et sans secours: dequoy j’en voy la plus part plus affligez que du mal. Quoy? eux mesmes nous font ils voir de l’heur et de la durée en leur vie, qui nous puisse tesmoigner quelque apparent effect de leur science?

Pour Montaigne, la santé est une manière de vivre. Ce n’est ainsi pas contradictoire avec la maladie. Il est possible de vivre une vie normale tout en étant malade : la santé n’est ainsi que l’acceptation de la maladie. On passe dans une autre mode de vie.

Toutefois, il faut prendre du recul vis-à-vis de ce qu’écrit Montaigne, notamment lorsqu’il prétend qu’il vit très bien « sans médecin », alors qu’en réalité il se rend souvent chez le médecin.

Culture générale : la Santé

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