Le début de la Guerre Froide et la doctrine Truman – Histoire populaire de la société des Etats-Unis après 1945

Pour comprendre qu’est-ce qu’une histoire populaire des Etats-Unis, le travail d’historien de Howard Zinn, et pour retrouver le sommaire de cette histoire : rendez-vous ici Histoire populaire de la société des Etats-Unis après 1945.

Le début de la Guerre Froide et la doctrine Truman

L’aide à la Grèce

Truman travailla à créer une atmosphère de guerre froide après la Seconde Guerre mondiale, et présenta l’Union soviétique comme une réelle menace immédiate.

En Grèce, la coalition de gauche avait été renversée par une intervention militaire anglaise. Une dictature de droite sévit dans le pays, donnant lieu à une guérilla de la part de la gauche. La Grande-Bretagne réclama de l’aide, ce qui poussa Truman à élaborer la doctrine qui porte désormais son nom, la doctrine Truman :

Truman fit un discours au Congrès en 1947, et demanda de voter 400 millions de dollars pour aider la Grèce et la Turquie.

L’aide matérielle des Etats-Unis permit la victoire contre la rébellion, définitive en 1949. Pour autant, de l’aide continua à y être envoyée.

La guerre de Corée

En 1950, Truman s’engagea dans la guerre de Corée. La Corée était occupée depuis 35 ans par le Japon, jusqu’à la fin de la 2nde Guerre mondiale. Elle fut alors divisée entre Corée du Sud et Corée du Nord. Lorsque la Corée du Nord tenta d’envahir la Corée du Sud, le 25 juin 1950, les Nations unies ripostèrent, et surtout les Etats-Unis en leur nom. Environ 2 millions de Coréens trouvèrent la mort dans ce conflit, au Nord comme au Sud.

Les Etats-Unis intensifiant leur rispote, en passant au-delà du 38e parallèle, la Chine intervint dans le conflit. L’ancienne frontière ne fut alors rétablie qu’en 1953.

Lutte contre le communisme

Truman signa le décret exécutif 9835 le 22 mars 1947. Celui-ci mettait en place une investigation contre les infiltrations possibles d’individus déloyaux. Bien que ces mesures ne permirent de découvrir aucun cas d’espionnage, 500 personnes perdirent leur poste au nom d’une « loyauté incertaine ».

Mais cette politique anti-communiste était confortée par les évènements internationaux, tels que la prise de pouvoir des communistes en Tchécoslovaquie, le blocus de Berlin, les victoires en Chine, la maîtrise de la bombe atomique par l’Union soviétique.

Les Etats-Unis craignaient aussi les poussées indépendantistes dans les Empires coloniaux. En particulier en Indochine, en Indonésie, aux Philippines, et en Afrique sous la forme de manifestations.

Joseph McCarthy

Joseph McCarthy était alors sénateur du Wisconsin, et poussa la lutte contre le communisme encore plus loin. Dénonçant des personnes travaillant pour l’Etat et supposées communistes, traquant les livres écrits par les communistes, McCarthy s’attaqua à la question de l’armée en 1954. Il reprocha à des généraux de ne pas être suffisamment stricts contre les communistes. Le Sénat condamna McCarthy pour sa conduite « indigne ». Toutefois, dans le même temps, le Congrès votait d’autres mesures contre les communistes.

Les républicains proposèrent en 1950 une loi pour lister les organisations proches du communisme.


Ethel et Julius Rosenberg

L’affaire d’espionnage Rosenberg

La sympathie ou la connivence avec les organisations interdites par le décret de Truman en 1947 entraînait une accusation pour comportement déloyal. Un paroxysme fut atteint au sein de l’opinion lors du procès de Julius et Ethel Rosenberg.

Des témoignages d’individus déjà en prison ou accusés, comme celui de David Greenglass, de la famille de Julius Rosenberg, reprochaient aux Rosenberg d’être des espions pour le compte de l’Union soviétique. Le témoignage de Harry Gold, alors prisonnier, corroborait cette thèse. Mais il fut découvert plus tard que Gold avait menti. Les Rosenberg reçurent la peine de mort, par la chaise électrique, malgré des protestations issues du monde entier, par exemple d’Einstein, Sartre, Picasso.

La culture au service de l’anticommunisme

Toute la société américaine était imprégnée d’anticommunisme. La presse, comme le New York Times, la télévision, les films issus de Hollywood, et même l’ACLU, American Civil Liberties Union, créée pour défendre les droits des communistes et groupes politiques, céda à l’atmosphère anticommuniste.

Des livres à grand tirage, des BD comme celle de Captain America, contribuaient à faire des communistes une menace à combattre. Les exercices de sécurité dans les écoles proposaient de simuler des attaques soviétiques pendant lesquelles les enfants devaient se protéger.

Le budget militaire

Au début de 1950, le budget des Etats-Unis était de 40 milliards de dollars : 12 milliards d’entre eux étaient consacrés aux activités militaires.

En 1955, pour un budget de 62 milliards de dollars, 40 milliards de dollars étaient consacrés également aux activités militaires.

Kennedy à partir de 1960 ne fit que renforcer cette part dévolue au budget militaire. L’assurance de cette grande puissance économique n’empêchait pas les Etats-Unis de s’effrayer publiquement des progrès militaires de l’Union soviétique, pour renforcer encore leurs armements : l’équivalent de 1500 bombes telles qu’Hiroshima étaient alors dans les mains des Etats-Unis.

En 1970, la part consacrée au budget militaire atteignit ainsi 80 milliards de dollars.

Plan Marshall et aides économiques

Le plan Marshall, signé par Truman en 1948, offre 16 milliards de dollars aux pays de l’Europe de l’Ouest diffusés sur 4 années.

Il s’agissait à la fois de rétablir un marché et une bonne économie entre les Etats-Unis et l’Europe de l’Ouest, mais aussi d’un moyen d’influence politique, notamment dans les pays où le parti communiste était fort, comme en France ou en Italie.

L’alliance pour le progrès, programme d’aide en Amérique latine, servit également davantage le maintien de forces politiques capables de résister aux révolutions, que le niveau de vie des habitants.

L’intervention des Etats-Unis

Le gouvernement du Guatemala, démocratiquement élu, est renversé en 1954 par des forces entraînées par la CIA, et avec l’aide des Américains, à la suite de l’expropriation de 95000 hectares qui appartenaient à United Fruit, entreprise américiane. En 1958, Eisenhower envoya des troupes au Liban pour préserver les intérêts américains dans le pays.

Mais ces ingérences furent les plus fortes dans le cas de Cuba. Fidel Castro et son mouvement révolutionnaire avaient pris le pouvoir en 1959. Or le dictateur renversé, Fulgencio Batista, était soutenu par les Américains, d’autant plus qu’il favorisant les intérêts économiques des Etats-Unis dans cette région. Sous le gouvernement de Fidel Castro, les entreprises sous l’égide des Etats-Unis contrôlaient encore 80% des ressources, mines, élevage et raffineries de pétrole, et 50% des chemins de fer. Mais les relations se compliquèrent, à la suite des réformes entreprises par Castro, et les accords que ce dernier passa avec l’Union soviétique.

En 1960, Eisenhower autorisa la CIA à entraîner des forces contre le régime de Castro. Kennedy continua cet effort, et le 17 avril 1961, ces militaires entraînés par la CIA débarquaient à la baie des Cochons, en espérant que la population se joigne à eux. Or ce fut un échec, et les Etats-Unis furent critiqués pour leur hypocrisie, et les infractions faites à la Charte des Nations Unies.

Les inégalités de la population américaine

La répartition des richesses entre 1944 et 1961 est contrastée. Les 20% de familles les plus riches recevaient 45% du revenu national global.

Et le budget présenté par Kennedy lorsqu’il fut élu ne devait pas changer cette situation.

Histoire populaire de la société des Etats-Unis après 1945

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