La famille a-t-elle un avenir ? (correction)

Nous vous proposons une correction du sujet sous forme de question La famille a-t-elle un avenir ?.

Nous avions vu juste dans nos sujets d’entraînement, avec un sujet particulièrement proche : Les mutations de la famille au XXIe siècle. C’est de cette évolution de la famille dont il va être question ici.

Introduction

En accroche, vous pouviez évoquer de nombreux sujets. Beaucoup auront songé à la manif pour tous, mais vous pouviez vous montrer plus originaux en introduisant le sujet par une statistique ou par une citation.

Définitions

Famille : Voir les définitions sur la famille. Attention cette étape est particulièrement importante, c’est elle qui va guider tout le devoir ! Qu’est-ce que la famille aujourd’hui, la conception qu’on avait d’elle n’est-elle pas en train de disparaître ou de se transformer ? Il fallait préciser que la question de la définition de la famille était l’enjeu même qui ferait l’objet du développement de la dissertation.

Avenir : Il est question des évènements futurs de manière basique, mais aussi de ceux qui vivront plus tard, les générations futures (dimension sociale).

Problématique

La problématique est claire et limpide, il n’y a ici aucun piège. Que sera la famille dans le futur ? Il faut comprendre par là non pas des prédictions, des spéculations gratuites, mais il faut expliciter pourquoi la question se pose. Pourquoi une réflexion sur l’avenir de la famille est nécessaire. Ce n’est donc pas à des hypothèses qu’il faudra se livrer dans cette dissertation, ce n’est pas un exercice de divination, mais c’est une question existentielle de notre société actuelle qui se pose. La famille semble être en crise. C’est cet aspect qu’il faut relever et souligner dans votre problématique, c’est ce qui doit apparaître : les symptômes de cette crise, et c’est à dessein que nous utilisons le mot symptôme, la crise relevant étymologiquement du domaine médical. Il s’agit finalement d’introduire dans votre problématique une temporalité, de montrer qu’il y a évolution, et non une situation figée.

Dans quelle mesure la crise de la famille à l’époque contemporaine reflète-t-elle par ses symptômes la transformation en cours de ce qu’est la famille ?

Développement

De nombreux plans étaient possibles, voici celui que nous vous proposons.

I. Les racines familiales

En jouant sur le mot racine, nous pouvons évoquer à la fois ce qu’est la famille en ce qu’elle s’ancre dans une conception à caractère historique, mais aussi en ce qu’elle est elle-même une recherche des liens qui nous unissent à d’autres personnes, de notre passé.

A. L’enracinement de la famille

Étymologie et l’histoire du mot famille, désignant à la base le serviteur.

La famille serait une forme naturelle, ancienne et incontestable : « La plus ancienne de toutes les sociétés, et la seule naturelle, est celle de la famille » Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social, Livre I, Chapitre II, 1762

B. Le déracinement familial

La société semble vouloir prendre le relais de la famille. La famille est objet de haine :

Et la famille est aussi celle qui produit la haine, le rejet : Le rejet familial (Métamorphose – Kafka)

II. Le déracinement familial comme avenir ?

A. Dissolution ou transformation de la famille ?

Le modèle familial semble remis en cause aujourd’hui :

S’agit-il seulement d’un effacement de la famille, d’une disparation des frontières de la famille, d’une dissolution, ou plutôt d’une transformation : ce serait l’essence même de la famille qui changerait.

B. Quand la société se joue des influences idéologiques sur la famille

En 1792, la loi du 20 septembre instaure le mariage civile et autorise le divorce en France. Le mariage s’institutionnalise, la famille s’institutionnalise.

L’immission de l’Etat dans la famille, dans le foyer, n’est pas inédite, mais la question se pose autour de son rôle en tant qu’auteur de la transformation de la famille : c’est ce qu’il s’agit de développer et discuter ici, à la lumière de quelques dates qui illustrent l’interventionnisme étatique en matière de famille.

Mais c’est plutôt dans la lutte d’influences entre les mœurs sociales, les religions, et les Etats, interdépendantes l’une de l’autre, qu’il faut lire l’avenir de la famille. Les poids respectifs de ces instances semble prédire l’évolution que suivra la famille, qui en dépend.

La conclusion pouvait comporter également une ouverture sur une limite de la dissertation qui vient d’être rédigée et qui est pourtant fondamentale : l’ethnocentrisme à l’œuvre quand il s’agit de définir le concept de famille. Il serait bon de voir dans quelle mesure la famille demeure liée à des groupes humains, à leurs conceptions, et comment elle peut se définir en conséquence.

Correction du sujet Mondialisation et contestations

→ Le rejet familial (La Métamorphose – Kafka)

Culture générale : la Famille

2 réflexions sur « La famille a-t-elle un avenir ? (correction) »

  1. Bonjour! Pour ma part je n’ai pas abordé la question avec un plan construit de cette façon et me suit plutot inspiré de la méthode de philosophie, qu’en pensez vous?
    I/ Le modèle familiale semble en péril pour beaucoup
    dans cette partie j’expose ce point de vu, en parlant des divorces très fréquents, du mariage homosexuel, de la tendance au modèle de famille dit anglosaxon, où les liens du sang ne sont pas prédominants sur les liens affectifs (à l’opposé du modèle hispanique, qui est un modèle de famille très soudée quelque soit les liens affectifs entre les membres) etc…, et je fais ressortir que ce n’est finalement pas la famille qui est menacée, mais le modèle traditionnel (que j’ai défini rapidement comme étant une famille composée de deux parents hétérosexuels mariés et de leurs enfants)
    II/ Le modèle traditionnel n’est pas le seul modèle existant ou ayant existé
    cette partie me sert de transition afin d’amener vers ma troisième partie.
    mes arguments/exemples: les origines du terme famille, qui à la base avait un autre sens, l’exemple de tribus africaines ou amérindiennes où la famille n’existe pas comme on l’entend, et que la tribu représente la famille (presque aucune distinction entre son enfant et celui des autres par exemple), et l’exemple des internats et nourrices (du temps de la noblesse par exemple). Bref cette partie me permet de remettre en cause l’universalité/l’intemporalité de la famille traditionnelle que la première thèse pourrait défendre.
    III/ La famille ne tend absolument pas à disparaître, mais à évoluer.
    le titre parle je pense là pour lui meme, sans entrer dans les détails. j’ai également proposé l’idée d’une évolution qui tendrai de plus en plus vers une famille affective et non de sang.
    conclusion: certes le modèle traditionnel tend à devenir de moins en moins minoritaire, mais en aucun cas la famille n’est vouée à disparaitre.
    j’espère ne pas etre trop confond, merci pour votre correction!

  2. Bonjour, un plan du type suivant est-il cohérent ?
    I) La famille telle qu’on la conçoit traditionnellement (individus unis par des liens d’alliance et de sang) est en crise et son avenir semble compromis
    II) Elle demeure toutefois une valeur importante que l’État comme les individus souhaitent préserver et conserver (lieu de la socialisation, de l’éducation, de la protection contre les totalitarismes, la famille se trouve au fondement de la société
    III) Aussi, les nouvelles formes de famille (recomposées, homoparentales) ne compromettent pas l’avenir de la famille, mais elles sont au contraire ce qui lui permet de demeurer une institution fondamentale en s’adaptant a la société en perpétuel changement (face a la montée de l’individualisme, volonté de s’affranchir des contraintes du mariage = création du PACS…)
    Merci d’avance et merci pour votre correction !

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